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Supinfcocom et les compositeurs

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Supinfcocom et les compositeurs

Messagepar Siward » Lun Juin 13, 2011 4:10 pm

PhRey a écrit:SUPINFOCOM = NON MERCI ! (coup de gueule)

3 mois d'essais divers et d'échanges techniques plutôt enthousiasmants de part et d'autre, avec une équipe d'étudiants de Supinfocom bossant sur un projet (bénévole) de film d'animation pour lequel j'ai été contacté pour faire la musique.

Au final, 1 mois sans nouvelles, et il y a 3 jours, un mail rapidos pour me dire qu'il avaient fait bosser un autre compositeur dans mon dos et que finalement en ce qui me concerne "c'est mort", on est désolé, merci d'avoir joué avec nous.

La grande classe... et mon mail à la direction de cette école restera sans doute sans suite, j'en conclue qu'ils cautionnent, donc je les rend responsables. SUPINFOCOM = NON MERCI !

Si vous êtes étudiants de cette école, en ce qui me concerne, passez votre chemin, trouvez un autre pigeon ;o)


Salut PhRey,

J'ai lu votre message ici et sur le forum de SUPINFOCOM.

Je suis étudiant à SUPINFOCOM Val, et ça fait longtemps que je suis les histoires liées aux problèmes avec les compositeurs dans l'école.

Je tiens tout d'abord à vous soutenir vivement, je trouve cela absolument regrettable, et totalement irrespectueux !!! Et ça c'est la première chose et plus importante que je voulais que vous lisiez.

La deuxième chose est, qu'effectivement vous n'êtes pas le seul. Il y a 3 ans l'affaire "Mathieu Alvado" a fait beaucoup parlé de ces problèmes (même si c'était pour d'autres raisons)
OUI il y a un problème dans nos écoles d'animation. D'un coté elles se positionnent comme boite de prod, mais de l'autre elles pronnent leurs statuts "d'écoles" quand les musiciens réclament leurs parts.

Évidemment (pour en avoir longuement parlé avec les responsables d'écoles et des musiciens) je pense fortement ce n'est pas de la mauvaise volonté dont fait preuve ces écoles. Le succé du Court d'étudiant est un nouveau format qui malgré ces quelques dizaines d'années d’existence, n'a pas encore vraiment trouvé sa place, son créneau avec tout ce qui va avec (droit, diffusion, exet) ...

L'école Supinfocom s'en est très vite rendu compte et a organisé des sessions et tables rondes autour de la musique et du court métrage d'étudiant en 2009 aux E.Magiciens festival de l'école.
J'étais un des invités de la table ronde ! De ce que j'en ai retenu, c'est qu'il y a une véritable volonté de chaque coté qu'il y ai un respect du travail de chacun. La réunion/table ronde à abouti à une charte de respect à signer entre les Réals et Compositeurs.

Je ne sais pas ou se trouve cette Charte, si les écoles l'utilisent, à Valenciennes on a été extrêmement sensibilisé (grâce aux tables rondes exetera) et j'espère que tout se passe bien.
Je ne sais pas ce qu'il en ai pour Arles !

Concernant votre mail qui n'a eu aucune réponse, actuellement Supinfocom souffre des gros changements pédagogiques qui ont pas mal secoué les élèves. La nouvelle directrice du Groupe Supinfocom est jugée comme incompétente par la plupart des élèves. Exemple : Michel Gondry devait venir à nos jury de fin d'études, il fallait qu'elle réponde et confirme ça venu, elle n'a rien fait pendant 3 mois, jusqu'à donner le dossier de l'organisation du jury à une autre personne bien plus compétente, évidemment à quelques semaines du jury, c'était trop tard ! Si la directrice ne daigne même pas répondre à Mr. Gondry, j'imagine qu'elle ne se dérangera pas avec votre histoire (ce qui est absolument honteux je trouve)

Maintenant la dernière chose : Je ne pense pas qu'il faille faire une généralité. C'est évidemment extrêmement triste que des élèves agissent ainsi, et que les personnes de la direction a qui vous avez écris, ne daigne pas vous répondre. Mais je pense que nous sommes très loin d'être comme ça dans l'école. Effectivement Sup endure les coquilles des quelques élèves qui ont le melon aussi gros qu'une pastèque ... L'équipe pédagogique lutte énormément contre cela (à Valenciennes en tout cas) les nouvelles générations ne sont pas comme ça (pour ce qui est de mon expérience).

Merci en tout cas d'avoir partagé votre histoire,
Je ne peux que présenter nos excuses au nom de l'école
J'espère que ce message adoucira votre avis sur l'école
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar PhRey » Lun Juin 13, 2011 4:33 pm

Bonjour,

c'est sympa de prendre sur vous la responsabilité de venir me parler des problèmes de cette école ;o)
Espérons seulement que les choses évolueront dans le bon sens pour tout le monde 'et surtout pour cette école qui fini par faire parler d'elle + par ses "impaires" que par son travail, ou par la qualité de son enseignement...

Un compositeur ayant fait parti des délibérations concernant cette charte a gentiment pris contact avec moi suite a mon pb avec Supinfo. J'ai pris connaissance de l’ampleur du problème, et constaté que pas mal de gens "des 2 camps" avaient par ailleurs suffisamment de bonne volonté et de courage pour essayer de trouver une façon harmonieuse de fonctionner tout en préservant les intérêts de chacun.

Malheureusement j'ai également appris que Supinfo faisait toujours à l'heure actuelle, la sourde oreille concernant la signature de cette charte (http://www.compositeur.org/forums/viewtopic.php?t=5545 ).

En ce qui me concerne, mes futures collaboration étudiantes se feront toutes systématiquement sous couvert de cette charte ou d'un accord quelconque signé" des 2 parties (je dois encore y réfléchir concrètement pour l'année scolaire prochaine).

Si Supinfocom ne souhaite pas faire de concessions, je n'en ferai pas non plus c'est évident (et je continuerai à le faire savoir, cela va de soi) ;o)

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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar zikayan » Lun Juin 13, 2011 4:53 pm

La charte n'est pas signée, mais au moins il semble que l'école propose le contrat que nous avions rédigé avec le Snac et que Marie-Anne a pu mettre en place l'an dernier
Par contre, sans parler de budget de fabrication, l'école ne fait toujours pas l'effort de rembourser des frais de déplacement pour permettre un échange en chair et en os avec les compositeurs ou sound designers bénévoles qui donnent un coup de main aux étudiants sur leur bande son : à moins d'y mettre de sa poche, c'est un échange virtuel à distance, ce qui est très casse-gueule et extrêmement dommage quand on est étudiant, et en tout cas très loin des devoirs pédagogiques et éthiques d'une école délivrant un diplôme de niveau 1, amha.
En tout cas je suis ravi d'apprendre qu'une personnalité telle que Michel Ocelot s'est fendue d'un courrier aux autorités de tutelles de l'école !
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar heral » Lun Juin 13, 2011 10:48 pm

pour ma part, des tables rondes sur le rapport entre le statut de compositeur et les écoles , je crois que j'en ai fait assez.
et lorsque les tables sont trop rondes, on finit par tourner autour indéfiniment (d'où leur nom)

rien n'est fait à supinfocom?
pas surprenant.

je suis personnellement autant effondré par le discours de certaines écoles que par la position de certains compositeurs.
les écoles boivent leur petit lait devant les propositions hebdomadaires de dizaines de compositeurs qui ne revent que de faire leurs armes (comme dirait un responsable d'une certaine union de compositeurs)

ces compositeurs sont nombreux à proposer leur service gratuitement.
bientot ils finiront pas payer pour satisfaire leur désir.

qui sème le vent......
le heral, parce que je le vaurien
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar PhRey » Mar Juin 14, 2011 9:08 am

Je vois bien ce que la situation a de Don Quichottesque...

Je parlerai de ce que je connais le mieux, mon expérience perso.

Je n'ai pas contacté d'écoles, il se trouve que je reçois régulièrement des demandes de participation a des projets de ce type. j'en suis flatté, même si je répond de moins en moins positivement. J'ai souvent autre chose a faire, et aussi les projets ne sont pas souvent d'un intérêt artistique évident pour moi...

Mais je l'ai fais parfois bénévolement car je pensais avoir affaire a des projets bénévoles. J'ai appris l'année dernière (mieux vaut tard) que la plupart des écoles vendaient leurs productions. Et là ça change la donne en ce qui me concerne...

Ce qui me semble important c'est de bien connaitre les tenants et aboutissants d'une école avant de se lancer, et de faire signer un papier qui engage (même symboliquement) les personnes. Ensuite, budget ou pas budget, c'est une affaire plus délicate pour pas mal de raisons... mais une école revendant sa production devrait allouer un budget aux intervenants extérieurs il me semble... ( en tout cas, si cette école refuse toute compensation, je passe mon chemin)
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar mathieuuuu » Mar Juin 14, 2011 11:59 am

J'aime bien l'idée d'une "affaire" Mathieu Alvado, ça flatte mon ego, mais pour ma part, il me semblait plutôt qu'il s'agissait d'une affaire "Compositeurs et Supinfocom", parce que de toutes les écoles pour lesquelles j'ai eu l'occasion de travailler, la seule à avoir posé de tels problèmes, c'est Supinfocom. Maintenant, si ça ne gêne personne dans la direction de vendre des films dont elle n'a pas les droits pour exploiter les musiques, tant pis. Je n'ai jamais compris ce qui empêchait Supinfocom d'agir comme Les Gobelins, Emile Cohl ou La Poudrière.

En ce qui concerne la façon de faire des étudiants, ce que dit Philippe ne m'étonne pas : les étudiants sont livrés à eux-même pour la musique, ce qui peut donner le pire comme le meilleur suivant les groupes.

Comme Christophe et Yan, j'ai suffisamment donné de mon temps pour essayer de faire évoluer les choses, que Supinfocom continue à faire n'importe quoi...

Désolé pour le HS Philippe.
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar zikayan » Mar Juin 14, 2011 1:56 pm

Il y aurait encore des choses à dire, mais peut-être un modo pourrait-il scinder ce sujet, histoire de ne pas polluer le fil de Philippe ? Genre "supinfocom et les compositeurs" dans la partie audio, à partir du message de Siward ? :-)
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar PhRey » Mar Juin 14, 2011 2:03 pm

(non, pas de pb de HS Mathieu)

Le fond de ma pensée est qu'il est sans doute illusoire de vouloir donner un semblant d'organisation à tout ça. Par contre, proposer une charte et des contrats comme vous l'avez fait tous, en + d'informer les compositeurs et les écoles, sont 2 choses très intéressantes je pense.

Ensuite chacun est libre de se faire empapaouter en toute connaissance de cause, et de la manière qui lui semble la plus agréable...
(cette charte ou ces contrats n'existeraient pas, je me serais pondu quelque chose dans le style à titre perso pour le futur, enfin j'y pensais au moment de mon incident ci dessus...)

Mais bcp de compositeurs débutants ne sont pas au courant de tout ça et se lancent, la fleur au fusil, un peu par jeu, un peu par défi, un peu par intérêt, et un peu beaucoup par méconnaissance de ce milieu... Beaucoup sont très jeunes également, et manquent encore d'assurance "basique"... Enfin il me semble.

Certains même ne seront sans doute pas gênés de voir leur musique exploitée sans contre partie, et n'y verront que la reconnaissance de leur talent (souvent très relatif)... Il faudra des mois ou des années à ces personnes pour se rendre compte de leur erreur, et pas même un discours bien tourné ne saura les dissuader, j'en ai peur...

Si on prend le problème par l'autre bout, celui des écoles, il y a peu de chances que celles ci n'acceptent de travailler qu'avec des compositeurs ayant eux mêmes adhéré à cette charte. je voudrais y croire, ce serait tout à leur honneur, mais cela me semble là aussi un peu utopique...

Une prise de conscience c'est souvent l'aboutissement d'un long cheminement, pour les uns et les autres...

(désolé si j'ai l'air de réinventer la roue, je cherche...)
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar YuHirà » Mar Juin 14, 2011 2:48 pm

Certains même ne seront sans doute pas gênés de voir leur musique exploitée sans contre partie, et n'y verront que la reconnaissance de leur talent (souvent très relatif)... Il faudra des mois ou des années à ces personnes pour se rendre compte de leur erreur, et pas même un discours bien tourné ne saura les dissuader, j'en ai peur...


A mon sens, les rapports dépendent en effet non seulement des étudiants mais aussi de la façon dont le compositeur négocie sa participation avec ces derniers dès le début, suffisamment en amont du projet. Et sur ce point, à mon avis, les situations sont plus disparates et moins monolithiques que cela ne le paraît au premier abord, même à Supinfocom: on peut participer à un film d'école en y trouvant une vraie contrepartie, ne serait-ce que pour le rapport humain ou le plaisir artistique, tout en faisant œuvre de pédagogie. Obtenir des étudiants un budget d'enregistrement (100% de réussite pour ma part mais effectivement dérangeant dans la mesure où l'école ne participe pas à celui-ci) qu'on capitalise en faisant une session partagée (ce qui a aussi le mérite d'impliquer les étudiants et de limiter le risque de retournement de situation), s'accorder avec un éditeur pour que la non exclusivité qu'on impose aux étudiants puisse être capitalisée sur d'autres exploitations, sont des solutions parmi d'autres pour les sensibiliser au problème du coût de la musique et permettre de travailler dans des meilleures conditions (je n'ai pas dit qu'elles étaient décentes :-D ), faute de participation de l'école.

Évidemment, il me semble indispensable d'un point de vue moral de s'enquérir des participations passées et exiger que le remplacement dont nous bénéficions se fasse dans des conditions respectueuses du travail accompli par le précédent compositeur. Le respect de notre propre travail commence à mon sens par celui des autres.

Je confirme en tout cas que Supinfocom utilise toujours le contrat SNAC, que je trouve personnellement très bien.
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar PhRey » Mar Juin 14, 2011 3:03 pm

C'est un mode de fonctionnement qui t'es propre YuHirà ? Ou largement rependu ?
Personnellement je ne peux pas demander d'argent à des étudiants pour leur film, je coince...
Et revendre la musique d'un projet c'est pareil, je ne l'envisage pas...

Mais on est d'accord, que pour la réussite d'un projet, tout se joue très en amont, au moment des premiers échanges. Il faut être clair afin d’éviter des déconvenues à tout le monde.

Mais pour ça, encore une fois il s'agit d'avoir le niveau d'information nécessaire au départ... et je vois mal comment informer TOUS les compositeurs amateurs, semi pro ou pro, de France (et d'ailleurs), chaque année de ce genre de choses. L’idéal serait que les écoles prennent les devants, mais on sait que ça peut difficilement se passer comme ça...

(personnellement le SNAC ne m'a pas été présenté par des élèves de Supinfocom, mais par Yan, cherchez l'erreur..)
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar nico » Mar Juin 14, 2011 4:09 pm

Je peux à peu près comprendre que des étudiants de Supinfocom ne se rendent pas compte de ce que représente votre intervention sur leur film (même si je trouve ça évidemment très dommageable). La plupart d'entre eux ont juste 20 ans et ils n'ont jamais travaillé.
Ce que je ne comprends pas, c'est que l'enseignement ne soit pas là pour leur expliquer que la musique a un prix, qu'il y a aussi du temps à y passer, que le compositeur qui travaille n'est plus étudiant lui. Ou alors il faut faire des partenariats avec des écoles de son. Le résultat ne sera pas le même, mais l'école doit faire avec ce qu'elle accepte d'investir.
Je n'arrive pas à comprendre qu'une telle école, avec le budget qu'elle a et le prix que paient les étudiants ne puisse pas payer (même faiblement. et alors pour ce qui est de ne pas défrayer, là c'est délirant) des compositeurs pour leurs films qui sont tout de même de bonne facture.
Je ne sais pas si c'est une bonne idée de comparer avec la Poudrière, mais il y a là-bas une vraie envie de faire intervenir des professionnels en les payant honnêtement (même si c'est encore en dessous de ce que vaut leur travail). Il y a une reconnaissance pour le compositeur mais aussi pour le travail de l'étudiant. Ces interventions font partie du budget de l'école (qui, certes, reçoit beaucoup d'aide et peut se le permettre), c'est même dans sa politique et c'est une très bonne chose. Après si une école n'a pas les moyens, alors elle doit fonctionner autrement, faire intervenir ses professionnels autrement.
Je sais que je n'apporte pas d'eau à votre moulin, mais je trouve ça juste complètement fou qu'une école telle que Supinfocom se permette ce genre de méthode.
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar steric » Mar Juin 14, 2011 4:46 pm

nico a écrit:[...]. Ou alors il faut faire des partenariats avec des écoles de son.[...]


Je suis sans doute mal placé pour intervenir dans la discussion n'étant ni musicien (pro ou amateur) ni étudiant de supinfocom ou d'une autre école d'anim mais il me semble, vu de l'extérieur que ce serait la meilleure solution.
J'ai l'impression à vous lire ici et là (fil sur le labo d'images) qu'il ne fait pas bon mélanger monde professionnel et écoles et je vous comprends tout à fait.
Il parait donc indispensable que ces écoles se remettent sérieusement en question vis à vis du monde professionnel car elles ne jouent pas dans la même catégorie et faussent les règles déontologiques d'une manière bien peu élégantes.
(amen)
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar YuHirà » Mar Juin 14, 2011 6:46 pm

C'est un mode de fonctionnement qui t'es propre YuHirà ? Ou largement rependu ?


Ce fonctionnement m'est propre.

Personnellement je ne peux pas demander d'argent à des étudiants pour leur film, je coince...


J'ai également été étudiant donc je sais combien c'est difficile, et c'est pour cette raison que je fais tout pour diminuer leurs coûts. Mais c'est aussi l'avenir des ces étudiants qui est en jeu: si j'interviens sur leur film c'est pour les aider à avoir la meilleure bande son possible, non? Dans le fond, est-ce à nous de nous battre contre l'école à la place des étudiants? L'équation est donc simple: soit on fait tout en MAO gratuitement et l'on livre une musique en plastique en laissant entendre que notre équipement n'a pas à être amorti, soit l'on enregistre et l'on implique concrètement les étudiants dans la fabrication de la musique en les sensibilisant bien sûr aux restrictions que leur tout petit budget impose. A partir du moment où ils comprennent l'intérêt pour eux d'enregistrer (les films qui restent et qui marchent ne sont pas musicalisés avec des banques de son), les choses sont plus simples. En général, lorsqu'ils sortent de la séance d'enregistrement, ils sont tous ravis de leur investissement.

Et revendre la musique d'un projet c'est pareil, je ne l'envisage pas...


Je m'interdisais effectivement de le faire auparavant par principe. Mais c'est une erreur car l'exclusivité se paie à mon sens: c'est en partie ce que rémunère la prime d'inédit/prime de commande. Si cette dernière n'est pas versée, pourquoi devrions nous nous l'imposer? Le plus paradoxal, c'est que souvent, ceux qui paient ne trouvent rien à redire, alors que ceux qui ont été les plus avares trouvent matière à objecter! Cela me conforte donc dans mon idée. Le contrat SNAC prévoit en outre cette possibilité, puisque les droits sont concédés à titre non exclusifs et les droits éditoriaux sont réservés au compositeur.

Je me trompe peut-être, mais ce fonctionnement, s'il n'est toujours pas idéal, a le mérite à mon sens d'être un peu plus juste pour tout le monde.

Bien évidemment je suis tout à fait d'accord avec ce qui a été dit plus haut - Steric, Nico, Yan, etc...!
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar PhRey » Mar Juin 14, 2011 7:06 pm

YuHirà a écrit:
Personnellement je ne peux pas demander d'argent à des étudiants pour leur film, je coince...


J'ai également été étudiant donc je sais combien c'est difficile, et c'est pour cette raison que je fais tout pour diminuer leurs coûts. Mais c'est aussi l'avenir des ces étudiants qui est en jeu: si j'interviens sur leur film c'est pour les aider à avoir la meilleure bande son possible, non? L'équation est donc simple: soit on fait tout en MAO gratuitement et l'on livre une musique en plastique en laissant entendre que notre équipement n'a pas à être amorti, soit l'on enregistre et l'on implique concrètement les étudiants dans la fabrication de la musique en les sensibilisant bien sûr aux restrictions que leur budget impose. A partir du moment où ils comprennent l'intérêt pour eux d'enregistrer (les films qui restent et qui marchent ne sont pas musicalisés avec des banques de son), les choses sont plus simples. En général, lorsqu'ils sortent de la séance d'enregistrement, ils sont tous ravis de leur investissement.


Tu poses les bases d'une équation qui t'es propre effectivement, mais il existe d'autres alternatives, d'autres façon de voir les choses (d'autres équations), d'autres points de vues en ce qui me concerne, ou en ce qui concerne les étudiants ou les écoles... Et j'ai peur que tout ça dilue encore un peu plus le sujet actuel...

Et revendre la musique d'un projet c'est pareil, je ne l'envisage pas...

YuHirà a écrit:Je m'interdisais effectivement de le faire auparavant par principe. Mais c'est une erreur car l'exclusivité se paie à mon sens: c'est en partie ce que rémunère la prime d'inédit/prime de commande. Si cette dernière n'est pas versée, pourquoi devrions nous nous l'imposer? Le plus paradoxal, c'est que dans mon cas ceux qui paient ne trouvent rien à redire, alors que ceux qui ont été les plus avares trouvent matière à objecter! Cela me conforte donc dans mon idée. Le contrat SNAC prévoit en outre cette possibilité, puisque les droits sont concédés à titre non exclusifs et les droits éditoriaux sont réservés au compositeur.

Ce système, s'il n'est toujours pas idéal, a le mérite à mon sens d'être un peu plus juste pour tout le monde. Dans le fond, nous ne pouvons pas non plus nous battre contre l'école à la place des étudiants, qui peuvent tout aussi bien choisir de ne pas mettre de musique dans leur film, non?

Bien évidemment je suis tout à fait d'accord avec ce qui a été dit plus haut - Steric, Nico, Yan, etc...!

idem je n'adhère toujours pas. Je fais une musique pour un film... Même si un contrat me dit que je peux m'en servir pour autre chose j'ai la naïveté de penser que ce n'est pas tout a fait comme ça que je devrais agir...
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar YuHirà » Mar Juin 14, 2011 7:11 pm

Et j'ai peur que tout ça dilue encore un peu plus le sujet actuel...


On est pourtant en plein dedans!

idem je n'adhère toujours pas. Je fais une musique pour un film... Même si un contrat me dit que je peux m'en servir pour autre chose j'ai la naïveté de penser que ce n'est pas tout a fait comme ça que je devrais agir..


Tu acceptes donc l'idée que ces étudiants aient absolument tout pour rien, y compris ce qu'ils acceptent de ne pas avoir! Comment s'étonner qu'ils en profitent si on ne leur explique pas qu'à chaque avantage qu'ils acquièrent il y a une contrepartie?

Je vais m'arrêter là, mais j'aurais tout du moins proposé une solution!
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar PhRey » Mar Juin 14, 2011 8:04 pm

YuHirà a écrit:
Et j'ai peur que tout ça dilue encore un peu plus le sujet actuel...


On est pourtant en plein dedans!


Ben oui mais non, tu pars sur une hypothèse qui est qu'on ne peut proposer de la musique électronique que s'il elle est gratuite, et qui plus est sans intérêt... c'est un autre débat pour moi... (et une position un poil extrémiste à mon gout, car sans un être un modèle de vertu moi même, je ne me permettrais pas ce genre de commentaires, musique électronique ou pas...) Bref un beau sujet de prise de tête comme je ne les affectionne pas, et sans rapport direct avec la question du respect du compositeur dans les écoles il me semble... ou alors expliques toi mieux stp ?

idem je n'adhère toujours pas. Je fais une musique pour un film... Même si un contrat me dit que je peux m'en servir pour autre chose j'ai la naïveté de penser que ce n'est pas tout a fait comme ça que je devrais agir..


YuHirà a écrit:Tu acceptes donc l'idée que ces étudiants aient absolument tout pour rien, y compris ce qu'ils acceptent de ne pas avoir! Comment s'étonner qu'ils en profitent si on ne leur explique pas qu'à chaque avantage qu'ils acquièrent il y a une contrepartie?

Je vais m'arrêter là, mais j'aurais tout du moins proposé une solution!


Désolé je ne vois aucune solution ? Peux tu être plus clair a ce sujet stp ?

Par ailleurs, je n'ai pas dis que j'acceptais que les étudiants aient tout pour rien ? Nous avons parlé d'exclusivité, pas de gratuité ? Leur faire admettre qu'un compositeur se respecte, qu'une musique se paye, serait déjà une belle victoire... Leur faire comprendre que l’exclusivité de leur musique est monnayable, est certes important mais je ne suis pas pour le fait exploiter par ailleurs leur musique.
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar YuHirà » Mar Juin 14, 2011 8:55 pm

Bref un beau sujet de prise de tête comme je ne les affectionne pas, et sans rapport direct avec la question du respect du compositeur dans les écoles il me semble... ou alors expliques toi mieux stp ?


Je suis navré (et surpris) que tu prennes mes interventions comme des sujets prise de tête. Je n'ai pas d'autre intention ici que d'aider et de participer à ta réflexion en réagissant de manière constructive à une situation qui visiblement t'a peiné :wink:

Lorsque tu proposes de la musique orchestrale émulée (je ne parlais pas de musique électronique), tu ne montres pas concrètement comment se fabrique ta musique et les réalisateurs croient que la musique par ordinateur ne demande pas autant d'investissement que celle qui est enregistrée (ce qui est faux). Par conséquent, il est plus facile pour eux de minimiser le travail que cela comporte car ils n'entendent pas des musiciens payés par eux interpréter la musique qu'ils ont validé.

Lorsqu'on commence à exiger des choses parce que cela sert les objectifs de notre interlocuteur, on attire plus facilement le respect de ce dernier que lorsqu'on ne le fait pas parce qu'on pense à tort que l'interlocuteur n'a pas les moyens. C'est un premier pas vers la consolidation de la relation. L'enregistrement crée un rendez-vous, une promesse, pas la MAO, et cette perspective renforce également la collaboration.

Je n'ai pas la prétention de t'imposer une solution, mais j'ai moi-même vu les bienfaits d'une telle démarche, notamment sur la façon dont les étudiants appréhendaient notre relation. Et je réponds du coup à un mail que tu m'as envoyé il y a quelques mois. Je ne te demande pas de me croire, mais cela ne coûte rien d'essayer! Sauf si bien entendu tu préfères rester à la MAO (tu en parfaitement le droit!).

Leur faire comprendre que l’exclusivité de leur musique est monnayable, est certes important mais je ne suis pas pour le fait exploiter par ailleurs leur musique.


La musique de Star Wars a été exploitée à foison en dehors du film initial: reprise dans une pub récente, dans des documentaires, dans des parodies... Ces droits sont exploitées par un producteur-éditeur (ou par un éditeur tiers) en contrepartie de la rémunération initiale. Aujourd'hui, beaucoup de compositeurs bouclent d'ailleurs leur budget musique en pratiquant la co-édition - c'est ce qu'a fait Desplat sur Le Discours d'un Roi.

Ma solution consiste donc à prendre acte du fait que l'étudiant n'est pas payé et que cela soit difficile pour lui de payer un compositeur. Les écoles ne proposent ni rémunération ni exploitation dérivée. Les droits SACEM d'un court métrage sont égaux à 0. De l'autre côté tu as la possibilité de confier tes droits à un éditeur sérieux et important ayant un réseau et qui va faire fructifier ton travail. Si l'on fait la même chose dans le monde professionnel, pourquoi ne pas le faire dans le monde estudiantin si cela te permet de rentabiliser un peu ton investissement et d'expliquer aux étudiants que le bénévolat a une contrepartie et que par conséquent rien n'est entièrement gratuit? Bien entendu, les musiques font l'objet d'un double dépôt à la SACEM (sous un autre titre donc) et l'éditeur n'a aucun droit sur le film initial. Les étudiants gardent quand même cet avantage d'être les premiers à exploiter une musique calibrée à leur film. Pourquoi leur donner plus gratuitement que ce qu'ils auraient eu en payant?

Cela vaut le coup d'y réfléchir quand même non?
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar PhRey » Mar Juin 14, 2011 9:30 pm

Oui tout a fait, merci pour ces explications ;o) Je réfléchis à tout ça et je te réponds demain (je ne suis plus dans mes chaussures là), merci ;o)
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar heral » Mar Juin 14, 2011 10:18 pm

nico a écrit:Ce que je ne comprends pas, c'est que l'enseignement ne soit pas là pour leur expliquer que la musique a un prix, qu'il y a aussi du temps à y passer, que le compositeur qui travaille n'est plus étudiant lui. Ou alors il faut faire des partenariats avec des écoles de son. Le résultat ne sera pas le même, mais l'école doit faire avec ce qu'elle accepte d'investir.
completement d'accord avec ça.

nico a écrit:Je ne sais pas si c'est une bonne idée de comparer avec la Poudrière, mais il y a là-bas une vraie envie de faire intervenir des professionnels en les payant honnêtement (même si c'est encore en dessous de ce que vaut leur travail). Il y a une reconnaissance pour le compositeur mais aussi pour le travail de l'étudiant. Ces interventions font partie du budget de l'école (qui, certes, reçoit beaucoup d'aide et peut se le permettre), c'est même dans sa politique et c'est une très bonne chose. Après si une école n'a pas les moyens, alors elle doit fonctionner autrement, faire intervenir ses professionnels autrement.

oui, nico, on peut comparer les pratiques entre les différentes écoles en france.
le budget d'une école se ventile suivant la volonté du conseil d'administration de celle ci
donc, accorder un budget pour la musique relève d'un choix pédagogique.
rien d'autre.
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar Johnny Dude » Mer Juin 15, 2011 12:33 pm

Bonjour !
Tout d'abord je serai pour l'ouverture d'un sujet alternatif sur le forum " supinfocom et la musique dans ses films de diplôme " comme proposé précédemment.
Je suis étudiant en dernière année à Supinfocom, et j'ai été très surpris d'apprendre ce qui est arrivé à PhRey. Je ne sais pas si c'est avec une équipe de valenciennes ou arles.

Pour mettre mon grain de sel dans l'affaire...
Depuis quelques années (4-5 ans on va dire), les bandes son (musique, illustration sonore, voix, etc) sont de plus en plus travaillées dans les films de Supinfocom. Même les membres du jury de fin d'année commencent à prendre le son en compte dans leur "critères de notation". Ils savent apprécier le travail du son, et n'hésitent pas à relever des défauts que peuvent avoir des films à ce niveau là.
On peut dire que aujourd'hui, à Supinfocom (je ne sais pas pour les autres écoles), les films d'étudiants peuvent être, autant pour l'image que pour le son, considérés comme des films de qualité professionnelle. Les images, ce sont les étudiants qui les font. Le son, non.
Le problème vient justement de là, les films qui sortent de sup sont à cheval entre le film d'étudiant et le film professionnel. On peut se rapprocher du débat qui a déjà fait des remous autour des films du laboratoire d'images, où la frontière entre film d'étudiants et film pro est encore plus floue puisque dans ce cas les films ont été produits par canal+, que les étudiants n'étaient pas payés, etc.
Pour notre film on a été confronté à un autre problème : celui de droits musicaux. Je ne pense pas être hors sujet en parlant de ça. En effet, EMI, l'éditeur de la musique que nous voulions utiliser nous réclamait une certaine somme en contrepartie de l'utilisation de cette chanson dans notre film. La direction de Supinfocom nous a directement envoyé baladé en refusant de financer tout ou partie de ces droits musicaux, et en nous précisant bien que sans ces droits musicaux, l'école ne diffuserait pas le film. Nous avons finalement trouvé le moyen de payer nous-même ces droits musicaux. Autre problème, EMI ne savait pas comment nous facturer ces droits musicaux. Ils n'avaient jamais eu à faire à des étudiants. Nous devions leur fournir des n° de TVA intracommunautaires et autres informations nécessaires à l'établissement d'une facture, que nous n'avons pas, étant étudiants.

Tout ça pour dire que :
- la frontière entre films étudiants et films professionnels est plus que mince, et notamment par rapport au son dans les films. Et tout le monde y est confronté, autant les étudiants, que vous les compositeurs, que les éditeurs, etc.
- la direction de Supinfocom n'est absolument pas prête aujourd'hui à financer tout ou partie du son dans les films de diplôme, autant pour des droits musicaux que pour le travail des compositeurs. Si il faut payer, c'est aux étudiants de le faire (et beaucoup le font).

Au niveau de l'enseignement de la musique et du son, nous avons un seul prof de son, avec qui nous avons environs 10 jours de travail dans l'année. Trois ou quatre jours pendant le cours de l'année et le reste à la fin, au moment du mixage final. Etant lui-même professionnel, il a déjà une position de sensibilisation des étudiants à la problématique du son : il est le premier à se plaindre que le son ne prenne pas plus de place en amont dans la production du film, que les compositeurs ne fassent pas partie intégrante du projet, ou qu'un budget ne soit pas alloué au son dans les films. ça n'empêche apparemment pas à des étudiants de faire n'importe quoi avec leur compositeur, et j'en suis désolé.

Aujourd'hui je suis très remonté contre la direction, et particulièrement la directrice, Anne Brotot, qui se fout complètement de toute ces problématiques de premier ordre. En finissant notre film (hier), nous avons dû écrire la mention copyright suivante à la fin de notre film : "Production Supinfocom Copyright 2011 supinfocom CCI Nord de France". Supinfocom aujourd'hui ne remplit pas totalement son rôle de producteur et surtout par rapport à ces questions de son dans les films. C'est un réel problème, et je ne sais pas comment faire comprendre à Mme Brotot qu'être producteur ce n'est pas seulement récupérer une part de bénéfices sur la vente des films des étudiants. (ce n'est pas faute de l'avoir dit plusieurs fois). Il faut donner aux étudiants de faire leur film, et aujourd'hui ça doit passer par un financement (total ou partiel) du son dans leurs films, et une rémunération des compositeurs lorsque c'est nécessaire, un financement des frais de déplacement (parce que OUI c'est toujours mieux de vraiment se rencontrer et discuter de vive voix) ou d'enregistrements, etc.

Alors comment faire valoir vos droits ?
Je n'en sais rien.
- Refusez de travailler avec les étudiants tant que supinfocom n'assume pas son rôle de producteur. Dites aux étudiants : nous on est OK pour travailler avec toi, mais d'abord tu dois expliquer à ta direction que je suis pro et que je peux pas travailler gratuitement.
- Travaillez bénévolement, juste pour la beauté du geste, et puis l'expérience humaine. Mais toujours expliquez aux étudiants que c'est exceptionnel, et que ça ne devrait pas être normal !
- écrivez tous à la direction de supinfocom un courrier commun expliquant votre ras-le-bol.

Je pense qu'il y a un réel problème, et je ne crois pas qu'il est cantonné à supinfocom.
Les tables rondes, ça commence à bien faire. Maintenant il faudrait que les choses bougent. Et, compositeurs, sachez que les étudiants ne sont pas forcement vos ennemis dans l'histoire, ce ne sont que des étudiants qui veulent que leur film soit le meilleur possible, et qui ont encore beaucoup beaucoup beaucoup de choses à apprendre.

Désolé d'avoir été (très) long.
Comptez sur moi pour redire tout ça de vive voix à la direction.
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar PhRey » Mer Juin 15, 2011 1:50 pm

YuHirà a écrit:
Bref un beau sujet de prise de tête comme je ne les affectionne pas, et sans rapport direct avec la question du respect du compositeur dans les écoles il me semble... ou alors expliques toi mieux stp ?


Je suis navré (et surpris) que tu prennes mes interventions comme des sujets prise de tête. Je n'ai pas d'autre intention ici que d'aider et de participer à ta réflexion en réagissant de manière constructive à une situation qui visiblement t'a peiné :wink:

Oui je comprends bien, mais je voyais tout à coup réapparaître le bon vieux débat "MAO vs Orchestre", dans un débat sur le financement de la musique par les écoles, et j'ai eu un peu peur (on sait tous le puits sans fond que c'est)...
De + tu formules ça de façon quand même péjorative... "L'équation est donc simple: soit on fait tout en MAO gratuitement et l'on livre une musique en plastique;..." Je fourni ma musique via MAO (pour l'instant à mon grand dam, et les raisons sont nombreuses) et elle est loin d'être systématiquement gratuite ma musique en plastique, heureusement (et dieu sait si j'en prend plein la trogne dés que j'annonce mes tarifs, même si on s'habitue...) et j'essaye aussi de la soigner autant que faire ce peut (autant que je le ferais en prévision de la faire jouer par orchestre par exemple) ... Bref, j'ai trouvé désobligeante ta façon d'entamer le débat... Voilà ce que j'ai ressenti... (Bizarrement tu en parle de façon plus positive juste après...)

Le reste de tes explications m'a nettement + convaincu et je te remercie vivement de participer à ce débat car ton expérience semble passionnante.

YuHirà a écrit:Lorsque tu proposes de la musique orchestrale émulée (je ne parlais pas de musique électronique), tu ne montres pas concrètement comment se fabrique ta musique et les réalisateurs croient que la musique par ordinateur ne demande pas autant d'investissement que celle qui est enregistrée (ce qui est faux). Par conséquent, il est plus facile pour eux de minimiser le travail que cela comporte car ils n'entendent pas des musiciens payés par eux interpréter la musique qu'ils ont validé.

Lorsqu'on commence à exiger des choses parce que cela sert les objectifs de notre interlocuteur, on attire plus facilement le respect de ce dernier que lorsqu'on ne le fait pas parce qu'on pense à tort que l'interlocuteur n'a pas les moyens. C'est un premier pas vers la consolidation de la relation. L'enregistrement crée un rendez-vous, une promesse, pas la MAO, et cette perspective renforce également la collaboration.

Je n'ai pas la prétention de t'imposer une solution, mais j'ai moi-même vu les bienfaits d'une telle démarche, notamment sur la façon dont les étudiants appréhendaient notre relation. Et je réponds du coup à un mail que tu m'as envoyé il y a quelques mois. Je ne te demande pas de me croire, mais cela ne coûte rien d'essayer! Sauf si bien entendu tu préfères rester à la MAO (tu en parfaitement le droit!).


Alors je suis très enthousiasmé par ton témoignage, qui pour moi va vraiment dans le bon sens également (quel compositeur pourrait vouloir se cantonner a passer sa vie à composer sur ordinateur ?). Je comprend ton raisonnement, et j'y adhère à 100%. Faire travailler les musiciens, les orchestrateurs, arrangeurs, chefs, studios, ingénieurs, etc, revenir à une pratique de la musique plus "humaine", et faire partager cette aventure, impliquer les étudiants etc... est la plus belle chose qui soit et devrait sans doute être la norme (j'ai pratiqué la musique pendant 15 ans sans toucher un ordi avant tout ça).

Je suis par contre dans l'impossibilité d'appliquer ce mode de travail au quotidien... (laissons de coté l'aspect purement commercial, les clients etc... pour simplement parler des étudiants). Un ou 2 exemples rapides : je travail régulièrement avec l'école HEAJ en Belgique. L'année d'étude se paye 400€/étudiant. On est très loin des chiffres de supinfo et autres.. Cette école fait aussi bcp d'autres choses, le film 3D n'est pas son centre d'activités. Il n'y a d'ailleurs pas de films en expo sur leur site. Ces étudiants n'ont pas bcp de moyens, et sont souvent réduits a ne pas mettre de musique, ou libre de droit etc... Je vois mal comment appliquer le système "musique vivante" dans ce cas. Ils sont en Belgique, moi en Provence, ils n'ont pas les moyens, moi non plus... Comment faire autrement que travailler à distance ?

J'ai été contacté par une école Indonésienne récemment, idem, comment faire le son sinon à distance ? (sans parler de la masse importante de clients que j'ai et qui sont à l’étranger, et qui on peu de moyens, mais on a dit qu'on ne parlait que des étudiants...)

J’aimerais avoir ton point de vue sur ce genre de contraintes si tu veux bien ? ;o) (je ne pense pas être seul confronté à ces problèmes d'ailleurs)...
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar PhRey » Mer Juin 15, 2011 1:57 pm

YuHirà a écrit:
Leur faire comprendre que l’exclusivité de leur musique est monnayable, est certes important mais je ne suis pas pour le fait exploiter par ailleurs leur musique.


]La musique de Star Wars a été exploitée à foison en dehors du film initial: reprise dans une pub récente, dans des documentaires, dans des parodies... Ces droits sont exploitées par un producteur-éditeur (ou par un éditeur tiers) en contrepartie de la rémunération initiale. Aujourd'hui, beaucoup de compositeurs bouclent d'ailleurs leur budget musique en pratiquant la co-édition - c'est ce qu'a fait Desplat sur Le Discours d'un Roi.

Ma solution consiste donc à prendre acte du fait que l'étudiant n'est pas payé et que cela soit difficile pour lui de payer un compositeur. Les écoles ne proposent ni rémunération ni exploitation dérivée. Les droits SACEM d'un court métrage sont égaux à 0. De l'autre côté tu as la possibilité de confier tes droits à un éditeur sérieux et important ayant un réseau et qui va faire fructifier ton travail. Si l'on fait la même chose dans le monde professionnel, pourquoi ne pas le faire dans le monde estudiantin si cela te permet de rentabiliser un peu ton investissement et d'expliquer aux étudiants que le bénévolat a une contrepartie et que par cDonséquent rien n'est entièrement gratuit? Bien entendu, les musiques font l'objet d'un double dépôt à la SACEM (sous un autre titre donc) et l'éditeur n'a aucun droit sur le film initial. Les étudiants gardent quand même cet avantage d'être les premiers à exploiter une musique calibrée à leur film. Pourquoi leur donner plus gratuitement que ce qu'ils auraient eu en payant?

Cela vaut le coup d'y réfléchir quand même non?


Concernant l'exclusivité des droits, je suis partagé. Je n'aime juste pas l'idée d'utiliser de façon différente une musique crée dans un but précis.
C'est + philosophique qu'autre chose... (et peut être un peu vieux jeu tant pis...) Que ce soit celle de Star Wars ni change rien...
Et puis réutiliser une musique de film pour un autre projet demande souvent du travail d'adaptation non ?... L'utiliser telle qu'elle doit être rare ?

Mais je conçois bien l’intérêt que ça représente...
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar PhRey » Mer Juin 15, 2011 1:58 pm

Pour finir, oui je suis d'accord avec tout le monde, il faudrait vite scinder ce post svp ! (j'ai mon actu qui me rattrape en + !!)
Merci ;o) (Johnny Dude je te remercie pour ton témoignage et tenterait de le commenter quand la place sera nette ;o)
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar YuHirà » Mer Juin 15, 2011 6:46 pm

Je fourni ma musique via MAO (pour l'instant à mon grand dam, et les raisons sont nombreuses) et elle est loin d'être systématiquement gratuite ma musique en plastique, heureusement (et dieu sait si j'en prend plein la trogne dés que j'annonce mes tarifs, même si on s'habitue...) et j'essaye aussi de la soigner autant que faire ce peut (autant que je le ferais en prévision de la faire jouer par orchestre par exemple) ... Bref, j'ai trouvé désobligeante ta façon d'entamer le débat... Voilà ce que j'ai ressenti... (Bizarrement tu en parle de façon plus positive juste après...)


Le fond de ma pensée c'est juste que lorsqu'un compositeur propose à une école ses services en MAO, il est plus difficile pour lui d'obtenir un budget pour cela parce que tout le monde croit que cela ne coûte rien: cela ne veut pas dire que cette musique est gratuite par nature! Je me suis aperçu qu'il y avait souvent un lien avec le manque de considération des compositeurs qui en découlait: moins j'avais de budget, moins la relation se passait correctement. D'autre part, je crois fortement que la musique émulée en MAO à laquelle j'ai recours aussi (donc pas d'inquiétude), ne peut pas rivaliser avec la musique enregistrée, malgré tous les efforts que l'on peut fournir quant au réalisme. Du coup on rend aussi service à l'étudiant car cette âme qu'on lui demande d'insuffler sert à son film et à sa pérennité (en fait, la différence entre enregistrement et MAO n'est pas toujours une évidence pour les étudiants)?

Dans ton discours tu sembles bien penser que l'idéal pour toi est d'enregistrer. Je pense donc que tu peux avoir les moyens de le faire, et résoudre plus facilement les problèmes que tu évoquais: c'est d'abord une décision personnelle qu'il faut prendre au risque de sacrifier certaines choses car j'ai l'impression qu'il est difficile d'exiger un enregistrement sans avoir déjà enregistré auparavant.

Les compositeurs peuvent s'appuyer sur ce qu'ils font concrètement sur les films d'école afin d'expliquer à ces établissements qu'en effet il n'est pas normal qu'elle n'intervienne pas alors qu'elle en tire un bénéfice. Si les professionnels n'agissent pas, les amateurs qui travaillent gratuitement en MAO prendront la place, et finalement, le problème initial ne sera jamais résolu!


J’aimerais avoir ton point de vue sur ce genre de contraintes si tu veux bien ?


Je travaille également à distance la majeure partie du temps et j'avoue ne voir aucune différence lorsque la communication est suffisamment importante!

C'est un réel problème, et je ne sais pas comment faire comprendre à Mme Brotot qu'être producteur ce n'est pas seulement récupérer une part de bénéfices sur la vente des films des étudiants. (ce n'est pas faute de l'avoir dit plusieurs fois). Il faut donner aux étudiants de faire leur film, et aujourd'hui ça doit passer par un financement (total ou partiel) du son dans leurs films, et une rémunération des compositeurs lorsque c'est nécessaire, un financement des frais de déplacement (parce que OUI c'est toujours mieux de vraiment se rencontrer et discuter de vive voix) ou d'enregistrements, etc.


Il me semble qu'on est tous d'accord là dessus!
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar PhRey » Mer Juin 15, 2011 7:20 pm

Ha ok donc tu confirmes que tu n'as pas recours systématiquement à l'enregistrement live, mais plutôt que tu pousses dans ce sens dès qu'il est possible de le faire ? J'avais cru comprendre que tu ne fonctionnais qu'exclusivement en enregistrant et que tu préconisais ce mode de fonctionnement pour tout les enregistrements de films étudiants quels qu'ils soient.

Oui il est évident que travailler sur ordi exclusivement finit par donner une vision étroite de ce métier qui ne valorise personne, et ce, même aux plus convaincus comme moi, de la nécessite du live PARFOIS. Mais il y a des contraintes difficiles à contourner, des sujets qui ne s'y prêtent pas etc... J’espère y parvenir rapidement, encore faut-il tomber sur LE bon film, le projet qui par sa qualité, et son sujet, demande ça... et dont les intervenants auraient les moyens de financer la production. beaucoup de paramètres que je ne croise pas tous les jours dans un seul projet...

J'ai failli le faire à 2 reprises l'année dernière. Un des projets était facilement réalisable (1 violoncelliste solo pendant 5mn...) mais les personnes concernées n'ont rien voulu savoir, et malgré mon insistance n'ont absolument pas été convaincues de l’intérêt de la prise live... (je m'y prend peut être mal, mais il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre...). J'avais déjà drôlement ramé pour leur faire admettre l'idée d'une bande son n'utilisant qu'un seul instrument (on été partis pour un truc très classique avec bcp de monde au départ, qui ne s'y prêtait pas trop et surtout, qui n'ajoutait rien, bref...)

Idem pour un autre, mais là le projet était plus conséquent donc trop cher à réaliser pour eux, même en cession partagée... pas de bol...

Devrais-je refuser de collaborer avec ces gens malgré tout ? Je ne crois pas... (disons que je n'ai pas encore les moyens de ce genre de choix..)

En ce qui me concerne, depuis ma mince expérience, le nerf de la guerre reste surtout en 1 l'argent, et en 2, la distance...

Par contre je n'ai pas besoin d'avoir tenté l’expérience pour savoir que le résultat est incomparable, mes oreilles me le disent tous les jours... C'est un crève coeur...
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar YuHirà » Mer Juin 15, 2011 7:33 pm

Ha ok donc tu confirmes que tu n'as pas recours systématiquement à l'enregistrement live, mais plutôt que tu pousses dans ce sens dès qu'il est possible de le faire ? J'avais cru comprendre que tu ne fonctionnais qu'exclusivement en enregistrant et que tu préconisais ce mode de fonctionnement pour tout les enregistrements de films étudiants quels qu'ils soient.


En fait, c'est bien le cas depuis quelques années (à 1 ou 2 exceptions près). Sauf lorsqu'il s'agit de musique électronique bien sûr. Je ne pense pas avoir eu plus de chance qu'un autre mais je ne suis pas à ta place non plus.
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar PhRey » Mer Juin 15, 2011 7:41 pm

Y a peut être un peu la chance, mais aussi l’expérience, les années de pratiques... et puis selon les écoles auxquelles on s'adresse, le niveau n'est pas le même, la qualité non plus, etc... Comme je disais, il faut tomber sur un projet qui s'y prête avant tout (qualité artistique, argent, distance)...Je ne désespère pas...
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar heral » Mer Juin 15, 2011 10:05 pm

Johnny Dude a écrit:Aujourd'hui je suis très remonté contre la direction, et particulièrement la directrice, Anne Brotot, qui se fout complètement de toute ces problématiques de premier ordre. En finissant notre film (hier), nous avons dû écrire la mention copyright suivante à la fin de notre film : "Production Supinfocom Copyright 2011 supinfocom CCI Nord de France". Supinfocom aujourd'hui ne remplit pas totalement son rôle de producteur et surtout par rapport à ces questions de son dans les films. C'est un réel problème, et je ne sais pas comment faire comprendre à Mme Brotot qu'être producteur ce n'est pas seulement récupérer une part de bénéfices sur la vente des films des étudiants. (ce n'est pas faute de l'avoir dit plusieurs fois). Il faut donner aux étudiants de faire leur film, et aujourd'hui ça doit passer par un financement (total ou partiel) du son dans leurs films, et une rémunération des compositeurs lorsque c'est nécessaire, un financement des frais de déplacement (parce que OUI c'est toujours mieux de vraiment se rencontrer et discuter de vive voix) ou d'enregistrements, etc.

anne brotot était présente lors de la premiere rencontre pour établir la charte qui a eu lieu au forum des images.
elle est donc parfaitement au courant de la problématique de la gratuité de la bande sonore face à une exploitation commerciale des films d'école.

mais anne brotot, comme d'autre, peut tres bien avoir un discours le dimanche, et la semaine en tenir un autre devant la somme des propositions que font moultes compositeurs qui ne rêvent que de travailler pour une école comme supinfocom.

que les compositeurs arrêtent simplement la gratuité, et le problème est réglé immédiatement.

après, je ne vais pas raconter pour la centième fois ce que la poudrière a mis en place et qui est un modèle disponible pour toutes les écoles.
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar Lagrossemadame » Jeu Juin 16, 2011 1:28 am

Co réalisatrice avec Johnny Dude de notre film de fin d'étude, je suis tout aussi navrée par la situation actuelle!

Le problème se pose depuis bien longtemps, (même avant qu'Anne Brotot ne prenne la direction de Supinfocom). Cependant les choses ne risquent pas de s'améliorer. On a entendu bien des fois durant cette année des "ça ne s'est jamais fait dans cette école...", alors autant rester à l'âge de pierre tant qu'on y est!

Mais nous étudiants sommes effectivement peu enclin à comprendre l'investissement des compositeurs lorsque l'on a d'yeux que pour nos écrans d'ordinateur. L’expérience que nous avons vécu avec notre équipe pour le projet de fin d'étude, nous a fait sortir de notre cocon et poussé à nous poser des questions. Mais cela n'a été le cas que du fait que nous avions "un problème" en voulant utiliser une musique déjà existante. Sinon nous aurions peut être fait comme les autres choisi un compositeur parmi la pile de propositions mise à notre disposition.
nico a écrit:Ce que je ne comprends pas, c'est que l'enseignement ne soit pas là pour leur expliquer que la musique a un prix, qu'il y a aussi du temps à y passer, que le compositeur qui travaille n'est plus étudiant lui.

Johnny Dude a écrit: nous avons un seul prof de son, avec qui nous avons environs 10 jours de travail dans l'année. Trois ou quatre jours pendant le cours de l'année et le reste à la fin, au moment du mixage final.


La pédagogie actuelle nous incite pas à changer les choses. On nous demande de faire des films toujours de meilleure qualité, image et son, mais on ne nous en donne pas les moyens! Plusieurs groupes ont dû débourser de leur poche des centaines d'euros alors que l'on s'endette déjà pour payer nos études. Il existe aucun, zéro, nada, niet budget quel qu'il soit pour payer les compositeurs ou des droits musicaux ou tout autres frais location de caméras, fond vert... Bon on nous vend depuis longtemps le super nouveau campus tout beau, gigantesque, ou tel un cercle vertueux les étudiants pourront dès leur sortie de l'école aller dans les entreprises du même campus, et lorsqu'il feront des projets dans les boîtes qui les auront employés pourront aussi faire appel à des étudiants qu'ils ne paieront pas... et ce sera génial ><', bref blague à part...

Je dirais en gros ce que nous pouvons faire de notre côté à Valenciennes serait essayer de mettre en place des genres de Master class avec des intervenants qui pourraient parler de tout ça, du travail des compositeurs, des histoires de droits autant pour nous les étudiants que pour les personnes extérieurs qui interviennent sur le film. Vu que le soucis c'est que si on cherche pas on trouve pas, alors peut être que si on viens présenter aux étudiants avant la production des films, la charte à suivre, les cas qui se sont déjà présentés... on pourrait éviter de réitérer les problèmes à chaque nouvelles promotions.

Bref cela dit par rapport au comportements des élèves qui ont fait travailler deux compositeurs en même temps et qui finalement en on remercié un, je dirais que c'est de la bêtise certainement.
Je suis désolé PhRey que ce soit arrivé, j'espère juste que ça ne t'incitera pas à mettre tous les oeufs dans le même panier!
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Re: Compositeur pour l'image

Messagepar PhRey » Jeu Juin 16, 2011 5:40 am

Je profite de ton témoignage pour répondre aussi à Johnny Dude ;o)

Merci à vous 2 de simplement venir parler déjà ;o) Il semblerait que les problèmes rassemblent les gens (faute de mieux !) et c'est un peu positif malgré tout... Les pbs de droits sont parfois complexes même pour les compositeurs je te rassure ;o) alors pour des étudiants comme vous, j'imagine un peu comme ça doit être déstabilisant, chronophage et énergivore !

Je pense que vous avez compris aussi qu'il y a du coté des compositeurs également pas mal de dissensions dues souvent à un manque d'information, à un manque d’expérience aussi, et parfois à une absence de prise de conscience du pb général (mais ça rejoint un peu les 2 points précédents)

A nouveau je parlerai donc pour moi. Personnellement j'ai du mal à blâmer totalement et uniquement les étudiants pour ce genre de "faute". A la base l'enseignement, l'encadrement, devraient nous prémunir contre ce genre d'impairs. Apparemment ce n'est pas le cas. Le problème est donc en amont... Je garde un peu de rancune envers les étudiants qui mon planté (ça passera), car malgré tout, la simple notion de respect aurait du prévaloir... Mais si un prof les avait "réellement" encadrés, je doute que ce soit arrivé... (sans parler du fait que Supinfo se désintéresse totalement de mon pb, et ne prend pas la peine de me répondre. Mais après tout qui suis-je ? un pauvre petit compositeur parmi des centaines d'autres... y a qu'a se baisser...)

De la même manière ce ne serait sans doute pas arrivé si de mon côté je m’étais prémuni en faisant signer un accord à l'école.

Idem pour le défraiement des intervenants extérieurs... ou la location de matériel etc... Tout ça se gère en amont. Je crois qu'on en a tous bien conscience maintenant (et les compositeurs ici présents qui sont confrontés à ces pbs depuis bien plus lgtps que moi ont déjà bien témoigné à ce sujet, et bien oeuvrés aussi !).

Je ne peux pas parler au non de tous bien sur, donc en ce qui me concerne toujours, comme je l'ai dis, je n'interviendrais plus dans un projet de Supinfo si :
-il n'y a aucune contre partie financière pour mon travail (et ce, pour toutes les raisons qu'on a déjà évoquées ici)
-il n'y a aucun engagement ou accord signé entre Supinfo et moi

Si les responsables des écoles ne veulent rien entendre il va de soit que je ne travaillerai plus avec Supinfo, c'est dommage, mais j'ai bien d'autres choses a faire par ailleurs (et d'autres moyens de subsistances faut-il le préciser ?) comme a peu près tous les compositeurs ici présents je pense.

Supinfo reçoit parait-il pléthores de demandes de compositeurs prêts à se faire exploiter le sourire aux lèvres (j'ironise un peu désolé, mais j'en ai fais partie pendant quelques mois)... Grand bien lui fasse, je reçois également de plus en plus de demandes d'écoles (je me suis rapidement retrouvé avec 10 projets à gérer en plus de mon travail habituel cette année sans même m'en rendre compte, j'ai du faire des choix, et j'ai du en refuser d'autres)

Bref, chacun sa vie, chacun son chemin ;o) Je garde toujours autant de plaisir à travailler avec les étudiants, il y aura toujours de chouettes projets qui mériteront toujours qu'on s'y intéresse, mais qui ne seront jamais assez chouettes pour qu'on se fasse exploiter il me semble...

En tant qu'étudiants je pense que si vous n'êtes pas encore conscient de ce pb, vous ne tarderez de toute façon pas à l'être, "l'exploitation de l'homme par l'homme" est un sujet qui nous concerne tous, tôt ou tard, et sous des formes souvent bien inattendues... Si au contraire ce sujet vous touche déjà de près, je pense que vous comprendrez aisément mon point de vue.

Et relativisons, toute cette histoire est loin d'être dramatique, c'est juste dommage en ce qui me concerne ;o) (même si dans le fond, le sujet du respect du travail des uns et des autres reste primordial bien sur).
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