Je me permets de réagir, en tant que néo-producteur.
J'ai en effet monté ma société (
Citron Bien), après quelques années passées à développer les projets d'artistes (en tant que manager, chargé de prod...), et ce, dans les milieux de l'animation, de l'événementiel et de la musique.
Et je suis un peu déçu qu'on tire à boulet rouge sur la profession...
en effet, il n'est pas rare qu'on généralise certains propos, et ça me dérange, et je voulais à tout le moins le signaler.
Pour se faire, je vous fais part de mon expérience.
J'ai moi même été stagiaire (j'ai fait des études de droit : 8 stages au total), et j'ai beaucoup appris en étant considéré comme un salarié.
Certes, sans salaire... mais c'était le jeu : sachant que mes stages n'étaient pas obligatoires, j'ai décidé qu'il me fallait comprendre les métiers du droit, pour mieux m'orienter, mieux comprendre... et surtout, en 3 mois de stage, j'avais l'impression d'apprendre ce que j'avais étudié en 1 an à la Fac.
bref.
En ce qui me concerne, j'ai toujours refusé de prendre des stagiaires, d'une part parce qu'on ne sait pas ce qu'on aura en prod' l'été suivant, et surtout, ça demande une charge de travail importante pour la structure d'accueil, une organisation, un suivi...
Je considère le stage comme un approfondissement des connaissances de l'étudiant : apprendre à respecter des règles d'entreprises, s'intégrer dans une équipe, apprendre à écouter son collègue, être force de proposition, etc... etc...
Mais, l'an dernier, sous l'insistance d'un étudiant, de ses parents, et de ses profs, nous nous sommes décidés à prendre un stagiaire en DMA 1ère année, dont le niveau en animation n'est pas celui de disney, rappelons-le.
Et le stage s'est superbement passé.
Nous avons pris pas mal de temps (l'ensemble de l'équipe de création et moi) pour lui donner des infos sur le secteur, nos métiers, nos orientations.
Nous l'avons fait bosser sur différents projets, et lui avons ainsi fait découvrir des métiers utiles, sans que ce soit glamour (la colo, par exemple).
Et je crois que chacun y a trouvé son compte.
Il est clair, que les choses étaient établies d'avance : j'ai présenté le projet, ce sur quoi le stagiaire allait travaillé, nous l'avons accueilli au bureau pour présenter l'équipe, etc...
La décision finale lui est revenue.
Cette année (sans déposer d'annonces), je suis à nouveau sollicité.
Je n'ai pas toujours le temps... mais je tiens à répondre à chaque candidature, avec un commentaire, et je regarde chaque book envoyé.
Je profite aussi de ce post, pour indiquer que je suis effaré de voir les candidatures... souvent creuses !
Et là, j'en appelle aux écoles qui forment ces futurs professionnels : apprenez leur à se présenter, à se vendre !
Le stage, c'est la 1ère étape pour recherche du boulot, ce que vous ferez (encore plus dans nos métiers) par la suite pour bosser sur des prod' qui vous enchantent.
Donc s'il vous plait chers étudiants : faites moi rêver avec vos travaux, montrer moi vos plus beaux projets... et sachez qu'on est conscient de votre niveau : vous êtes stagiaires, et si on vous prend, c'est pour vous faire apprendre, découvrir, progresser.
J'espère rétablir un certain équilibre.
Après, il est clair que je ne cautionne pas les pratiques de certains de mes confrères... mais j'avoue que l'économie du court-métrage et du secteur en général les rendent tentantes.
Là, où je te rejoins Cé, c'est sur l'aspect communiquant : en tant que producteur, soyons clairs sur les choses dès le départ, et respectons chaque individu.
Ma proposition serait, à l'inverse de pointer du doigt les bons et les mauvais élèves, ce serait de faire signer (avec la convention de stage) une charte de bon comportement, et d'accueil du stagiaire.
Je trouverai cette démarche plus pro-active, plus compréhensible par l'ensemble des acteurs, et moins cavalière.
Merci pour votre écoute, et votre lecture !
Un producteur qui fait de son mieux !