Fous d'Anim

Je voulais en faire une news pi je me suis dit qu'il valait mieux médire sur le forum. J'ai été un peu sidéré en mettant à jour les liens de la colonne de la page d'accueil du peu d'originalité des sorties ciné d'ici mars-avril question animation...
Ils nous ressortent Aladin de Jean Image, un film de 1969, des Starevitch, une adaptation de vénérable série allemande genre "nounours" (le marchand de sable), une sale adaptation de dessin animé des années 50 (Yogi), une énième adaptation de Romeo et Juliette... Quelle audace. Quelle créativité. Ça faisait écho aux réflexions sur le dernier Folimage qui faisait du bien vu que c'était enfin un peu différent.

Bah..

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c

Starevitch, si ce sont de belles copies 35 c'est tout de même pas mal, ça permettra aux gens de découvrir ce qui a inspiré fantastic mister fox!
Bon, pour le reste je ne dis pas...

Ou la la pardon si ça n'a rien à voir...
c'est la sortie de Le Marchand de Sable qui m'évoque ça...
... mais j'ai discuté avec un distributeur sympa, Cinéma Public Films: http://www.cinema-public-films.com/, qui ne sort que des programmes pour les petits-petits...
qui viennent de Lettonie principalement.

et bien qu'il doive sillonner la France pour animer les séances (avec les marionnettes personnages du film), il arrive à s'en sortir comme distributeur. Il dit qu'il y a une vraie demande du public de films pour les tout-petits.
Les jeunes parents veulent amener leurs petits au cinéma. (pas encore le cas pour mon bébé de six mois, mais je confirme! )

Il aimerait bien faire tourner des films récents ET made in France, mais même s'il y a un renouveau de la production de longs-métrages français, ce n'est jamais adressé vers ce public... les 2-6 ans?

En tant que formatrice, je suis très, trèèès en amont du problème (ou du besoin), mais j'ai promis d'essayer de dire à mes élèves qu'il ne fallait pas mépriser ce public des 2-6 ans, parce que c'est un débouché porteur (évidemment, comme nos élèves ont 20 ans, les thématiques et l'univers des 2-6 ans, ça leur paraît... très lointain voire méprisable)

Ne vous méprenez pas, je suis ravi de pouvoir voir Starevitch en salle, et même je suis intéressé par le Aladin, Jean Image j'ai été bercé avec. Je suis un peu étonné de ce coté réchauffé, pas de création, pas de nouveauté.
Et en Avril c'est Titeuf ou Winnie l'ourson.. Il n'y a guère que Rio qui soit un peu du nouveau ou La nuit des enfants rois.

Et la bande annonce du Marchand me semble très sympa. A part le design du marchand de sable que je trouve très daté, c’est un film que j'aurai aimé voir si j'avais des enfants du bon age, mais là inutile même d'y penser...

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c

ben, si c'est pour fustiger les financiers qui ne craignent rien tant qu'un scénario original... et préfèrent s'inspirer de succès de librairie... tout cela aboutissant à d'horribles monstres cinématographiques, et très souvent même pas rentables, je plussoie, évidemment!
J'attends qu'un financier vienne m'expliquer pourquoi il est hors de question de miser sur une histoire originale. J'ai du mal à croire à la nullité des scénaristes et auteurs français, je penche plutôt pour la couardise des décideurs... je crois aussi que la seule chose qu'ils sachent lire, ce sont les chiffres... de ventes en librairie par exemple...
Maintenant je suis pas experte du sujet.

Pourtant en court-métrage en revanche, la grande majorité des scénarios sont originaux, et écrits dès le départ pour le medium cinéma d'animation, par des gens qui créent un fond d'autant plus convaincant qu'ils maîtrisent la forme. Est-il étonnant que Kirikou, le plus gros succès de l'animation française ces dernières années, ait été écrit et réalisé par un court-métragiste réputé?

Alors... 1,2... 1,2... essai micro... financeurs qui trainez sur Fous d'Anim (keuf keuf), écoutez-moi: vous prendrez moins de risques à financer un réal de court qui propose un scénario de long (j'en ai des copains-copines qui cherchent des sous ) qu'à manigancer un montage fumeux autour d'une histoire écrite pour la BD, laborieusement adaptée dans une transcription animée fatalement décevante...

[edit] je viens seulement de lire les commentaires sur Une Vie de Chat, notamment l'avis de Meule, qui va dans le même sens...

MariePaccou a écrit:
[edit] je viens seulement de lire les commentaires sur Une Vie de Chat, notamment l'avis de Meule, qui va dans le même sens...

Marie, tu n'es pas seule !

Tout à fait d'accord, Starewitch dans les salles, il y a quand même pire! Le problème à mon avis n'est pas que celui des investisseurs. Car je vois pas trop Starewitch faire autant d'entrée que Titeuf ou Winnie! Et ça ne sera pas dû qu'à la couverture promotionnelle. Il faut aussi un minimum de curiosité de la part du public. Mais ça...

Enfin je ne dédouane pas les investisseurs, loin de là. Et je crains que la plupart ne soient pas prêt à changer leurs méthodes, vu que ça marche. Et quitte à se prendre quelques gamelles, ils ne vont pas lâcher leurs bonnes recettes.

Petite histoire:
J'ai discuté il y a peu avec la monteuse de Blueberry (celui de Jan Kounen, je sais c'est pas de l'animation). Elle est arrivée très vite sur le projet, et a tiré la sonnette d'alarme aux producteurs et financeurs pour leur dire de bien lire le scénario car il ne correspondait sûrement pas à leurs attentes, ni à celles du grand public. Mais, rien à faire. C'est une adaptation de BD à succès, réalisé par Mr Doberman (qui, en passant, a eu son succès en court métrage!) avec Vincent Cassel. Et voilà que les millions tombent!
Ils sont allé à fond, sans écouter les conseils de ceux qui soutenaient que ça ne marcherait pas sous cette forme (pour ceux qui ne connaissent pas, on est loin de la BD, avec ici un trip chamanique sans cowboys). Et au final, le film est raté (pas de final cut au réal, une fin de montage catastrophique...), a coûté des fortunes et n'a pas marché.

Il suffit de voir comme, de l'intérieur, la machine est grippée, pour comprendre comme il est difficile de les détourner de leurs motivations principales. Tant que les ingrédients principaux sont là, on peut fermer les yeux et envoyer les pépettes. Il est là le risque (très calculé) que les financeurs prennent. Pas du côté des créations originales et des nouveaux réalisateurs. (enfin pour le coup, dans cet exemple l'idée était originale!)

Mais pas de découragement, des gens biens œuvrent toujours dans ce milieu, et il reste un peu de place pour les beaux projets! (rassurons-nous...)