Fous d'Anim

J'ai eu l'occasion de voir ce film le week-end dernier à la fête de l'animation de Lille, il sort en salles le 4 avril, je poste donc une "critique" ici.



l'Affiche originale, différente de celle utilisée en France cette année





The Plague Dogs (les chiens pestiférés, les chiens de la peste ?) est un film anglais de 1982 réalisé par martin Rosen, réalisateur de trois films d'animation à une époque où il n'y avait pas tant que ça.

Le film est une curiosité mais j'avoue que je l'ai trouvé éprouvant sur bien des plans.
L'histoire (attention aux spoils) :
Deux chiens s'échapent d'un laboratoire de recherche isolé dans la campagne anglaise. Ce labo fait dans la vivisection et l'expérimentation sur animaux dont les chiens errants. Le duo est composé d'un labrador puissant et grincheux (Rowf) et d'un fox-terrier vif et un peu psycho qui porte une cicatrice sur le crane, signe qu'on lui a trituré le cerveau (Snitter) ce qui n'arrange pas ses flashs qui lui font revivre la mort de son maître - dont il est partiellement responsable. Perdus dans la campagne anglaise ils vont égorger des moutons pour subsister, se mettant à dos les bergers de la région.
Recherchés et poursuivis, ils s'assurent la collaboration d'un renard forcément rusé et roublard (pfff) qui leur permet d'échapper à leurs assaillants. Les recherches sont troublées par l'origine des chiens qui est rapidement découverte et qui fait craindre qu'ils soient porteurs de la peste dont le centre expérimente des germes.
Les péripéties canines sont assez monotones mais à chaque fois qu'ils approchent des humains, ils déclenchent un malheur (accident de chasse, chute..) qui provoque la mort de plusieurs de leurs poursuivants. L'hiver arrive, les chiens ont faim et cherchent à rejoindre la mer. Finalement poursuivis par l'armée, ils sont acculés sur la plage et se jettent à l'eau, nageant jusqu'à épuisement vers une île hypothétique ou réelle dont ça sera au spectateur de définir s'ils l'ont atteint ou non (moi je me suis dit qu'ils s'étaient noyés.. mais bon...).



Le film est l'adaptation d'un livre de Richard Adams, auteur spécialisé dans la littérature animalière, paru en 1977.



Vous l'aurez compris le film est sombre, pessimiste, lourd... J'ai été marqué par sa densité, les dialogues des animaux perdus, désespérés, déprimants, les décors chargés, crayeux, austères... Si on a les mêmes "recettes" que dans un Disney comme la belle et le Clochard (les animaux qui parlent, les humains dont on ne fait qu'entendre les voix ou voir les pieds), on est à cent lieux du film de divertissement pour enfant. Les designs sont réalistes, l'animation plutôt de qualité (des passages animés de la campagne sont vraiment beaux quand ils tendent vers l'abstrait) J'ai beaucoup aimé les plans du début, la nage du labrador dans le bassin, sa récupération... Pour l'anecdote le film compte Brad Bird dans son peloton d'animateurs.
Mais le film est d'une telle noirceur que j'ai eu du mal à en apprécier l'ensemble, vivisection, moutons égorgés, cruauté envers les animaux, jusqu'à ce chasseur qui meurt accidenté et que les chiens boulottent tellement ils ont faim (je vous rassure on ne le voit pas mais on l'apprend par les dialogues)... La seule lumière au final est qu'on apprend que le labo d'expérimentation est fermé suite à la pression des habitants.

Pourquoi ressortir ce film en salles maintenant ? Je m'interroge..
Le film est conseillé au dessus de 11 ans, si vous voulez faire la leçon à vos gamins pour leur faire comprendre que la vie est parfois bien triste et injuste, n'hésitez pas... Moi je m'abstiendrai.

J'ai oublié de mentionner qu'une partie au moins de la musique était interprétée par le Kronos Quartet, qui n'est autre que ls interprètes du fameux Different Train de Steve Reich ou même de son 9/11. Je me souviens que je les avais vus au théâtre de la ville dans les années 90 et qu'ils avaient terminé le concert par un morceau de Scott Bradley.
C'était pour l'anecdote...
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c

Je pense que ressortir le film maintenant est important pour mieux comprendre aussi l'Histoire du cinéma d'animation et les tournants que n'ont pas pu/su prendre les producteurs/réalisateurs ... à un moment donné.

Par contre tous les animaux ne parlent pas seuls les protagonistes principaux le font

Tous les animaux ne parlent pas mais il n'y en a pas beaucoup d'autres, d'animaux (à part les autres chiens du début)... Les chiens de berger parlent, le renard parle... il n'y a guère que les moutons qu'on n'entende pas parler

Bon, le coté témoignage historique de la production m'a un peu échappé, il faut dire qu'il y a eu pas mal de productions atypiques à droite à gauche en europe à ces périodes là, non ?

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c

cé a écrit:.......... il faut dire qu'il y a eu pas mal de productions atypiques à droite à gauche en europe à ces périodes là, non ?

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c

Oui, et parmi elles, un superbe long métrage britannique très noir de J. Murakami "When the wind blows".
La déchéance d'un couple de personnes âgées après une explosion nucléaire... musique de D. Bowie... superbe, atypique, très sombre...

Au début des années 80 je ne pense pas qu'on puisse en trouver tant que ça, entre 75 et 85 si on peut trouver une quinzaine de longs métrages européens un peu originaux (pour adultes ou avec un graphisme un peu recherché) c'est déjà pas mal (et encore c'est en comptant certains titres sur lesquels on a peu d'infos)

Entre la magnifique conférence de l'ami Zewebanim à la Femis à propos du film et les tuyaux très éclairés du camarade Zac, je n’ai que deux mots qui me viennent : merci les gars ! je viens de télécharger "When the wind blows" et je réfléchis encore quand à (la très juste) opportunité de sortir un film des années 80 en salle ...