Non, vous ne rêvez pas, c'est bien la musique de Boney M reprise dans le générique final de ce film produit par Dreamworks et réalisé par Chris Sanders et Kirk DeMicco. Si on doit les Chimpanzées de L'espace au second, le premier n'est rien de moins que le créateur de Lilo&Stitch et de Dragons, deux hits assez haut placés dans l'estime de certains amateurs dont je suis.
Qu'en est-il donc de ces Croods ?

Je pitche : Croods, c'est le nom d'une famille d'homme des cavernes (Neandertal, Homo Sapiens ? bah.. qui s'en préoccupe franchement, c'est un film avec des tortues volantes alors bon...). Papa, maman, fiston, fifille, fillette et belle-maman sont entourés d'une nature sèche et poussiéreuse, hostile, peuplée d'animaux qui ne pensent qu'à les bouffer. Leur crédo : n'ait pas peur d'avoir peur, tout ce qui est nouveau est mauvais. Ils ne sortent de leur grotte que le jour pour aller chercher un unique oeuf qui les nourrira pour la semaine. Mais la fifille, Eep rêve de lumière et d'ailleurs.
Leur monde bascule après la rencontre d'un jeune garçon qui se balade avec une torche enflammée. Le jeune homme prône la réflexion, l'astuce et la technologie face à papa Crood qui ne jure que par sa force et les habitudes.
Suite à divers cataclysmes, ils vont tous se retrouver obligés de migrer vers une montagne lointaine, traversant ce qui hérisse le poil de ces personnes habitués à des grottes sombres : une nature luxuriante et lumineuse mais toujours aussi hostile.
Pour les connaisseurs je dirais que Les Croods est un mix entre Les Gogs, série cradingue en patamod produite par la BBC entre 95 et 98, et L'Age de Glace.
Le film n'a donc pas de grande valeur d'innovation, les aventures sont assez convenues, les gags tiennent pour la plupart des stéréotypes des personnages, le gros débile, la fillette animale, le jeune intelligent et le papa costaud. Les clichés de l'époque préhistorique sont tous là à part les dinosaures dont on ne voit pas la queue d'un (à part l'habit de la mamy). Il y a un coté Avatar dans le monde végétal et coloré, les animaux, la luxuriance... C'est très peu crédible, les séismes sont localisés à un coté du monde, ils parlent avec des mots châtiés, ils ont des sous vêtements qui ne dévoilent jamais leur intimité...
Mais dans le fond, il y a une thématique assez actuelle cachée derrière la simple crise d'ado de la grande fille : le papa de la famille se retrouve dépassé par la technologie du jeune blanc-bec. Il y perd une partie de son autorité et on est clairement dans la problématique de la Generation Z : les nouvelles générations en savent plus que les anciennes, ce qui inverse le schéma classique de la transmission des connaissances. Il faudra donc au père retrouver la reconnaissance de se proches par un autre biais et se faire accepter tel qu'il est, mon âme de papa n'a pas eu trop de mal à s'identifier aux soucis de ce paternel bourru.

Question visuel c'est assez standardisé "Sanders", personnages aux faces mongoloïdes, yeux très écartés, front bas sans avoir pour autant l'air de débiles.
La poussière du début est assez bien rendue, les lumières sont chouettes. La séquence de départ, sorte de Rugby avec un œuf pour ballon est bien rythmée. J'aime bien le personnage d'Eep, fille rebelle un peu costaude, bourrue et tendre, animale et sensuelle, plus originale que la Merida de Pixar.
Au final un film assez moyen mais efficace. Le principal soucis c'est qu'encore une fois, le film n'est rien d'autre que sa bande annonce étirée sur une heure trente...