Je veux évidemment parler d'Epic, la bataille du royaume secret, film un 3D relief qui occupe le marché actuel du divertissement pour enfant faisant à mon avis entrer la société dans le jeu du duo Pixar Dreamworks. Car Epic a l'avantage de sortir le studio de sa routine Ice Age, du moyen Rio et du chouette mais éphémère Robots, ajoutant à son catalogue un film un peu moins cartoon, avec des problématiques plus actuelles.

Bon, je pitche comme d'hab' :
Marie Catherine - elle préfère qu'on l'appelle Mary-Kate - a genre une vingtaine d'années. Elle revient vivre chez son timbré de père après le décès de sa mère. Ses parents étaient séparés, il faut dire que le papa est un scientifique genre entomologiste foldingue dévoré par sa théorie selon laquelle des petits êtres vivraient dans la forêt, caché au vu et au su de tous. Il a truffé les bois de matériel de surveillance et part en trombe à la moindre occasion relever ses pièges.
Evidemment la fille le prend pour un fou, évidemment c'est le seul qui a raison et tout les spectateurs le savent déjà : la forêt est bien peuplée d'homme feuilles, une peuplade humanoïde mais qui semble issue du végétal. Le film ne s'étend pas trop sur les procédés procréatifs de la peuplade mais bon, ils sont quand même principalement humanoïdes, ce sont même des humains, simplement ils ne dépassent pas 4cm de haut, chevauchent des oiseaux et vont tellement vite qu'ils sont dans un espace temps quasiment inaccessible aux hommes normaux qu'ils appellent des écraseurs et savent éviter très facilement.
La reine de ce petit royaume est une sorte de fée bienveillante à qui échoit la responsabilité de maintenir la forêt en vie. Car les sous-bois sont peuplés d'êtres grisâtres, vénéneux, mesquins et rancuniers qui cherchent à faire faner le moindre bourgeon, chantre de la pourriture et évidemment ennemis des hommes feuilles.
Or la reine doit choisir le bourgeon qui assurera le cycle magique de la forêt dans une cérémonie exceptionnelle, genre configuration des planètes séculaire, de la lune et du soleil, un truc de ouf qu'il ne faut surtout pas rater. Manque de pot les méchants s'invitent à la cérémonie et gâchent tout : la reine meurt dans les doigts de Marie-kate qui partait à la recherche de son clebs dans la forêt, la magie concentrée la fait devenir minuscule et en charge du fameux bourgeon magique qu'il va falloir protéger pour qu'il éclose.
Accompagnée d'un chef de la garde, d'un rebelle beau-gosse et de deux gastéropodes Gildenstern et Rozenkranz version baveuse avec réparties cocasses, la petite humaine va devoir aider ce petit monde à se trouver une nouvelle reine.

Mouais.
Je précise que ce n'est pas elle qui devient reine à la fin, ce qui est déjà un peu une surprise mais sinon pas grand chose de neuf depuis Chéri j'ai rétréci les gosses, Arietty ou même Arthur et les minimoys. La gamine va évidemment résoudre son conflit oedipien, avoir une histoire d'amour avec le beau gosse, détruire les méchants et régler les soucis des gentils.
Du coté des éléments positifs : le décalage de rythme entre les grands et les petits est assez réussi même si c'est assez peu creusé.
La modification des valeurs en fonction de la taille est aussi intéressante : une souris devient un monstre dangereux, on n'est pas dans la niaiserie des animaux humanisés ni des ennemis classiques genre serpents et araignée dont on ne voit jamais la queue.
Les moins : rien de neuf sous la canopée on a toujours un monde simpliste et manichéen : la vie contre la mort, la couleur contre le gris, la chlorophylle contre la pourriture, les fleurs contre le poison, les oiseaux jolis contre les chauves souris méchantes… Il semble que les enfants sont incapables de comprendre que la nature suit des cycles naissance-mort, éclos-fané et que la pourriture fait l'humus sur lequel naîtra le plant de l'arbre futur. Nan. Les gentils sont des êtres solaires, bourgeonnant, les méchants les êtres d'obscurité, pourrissant.
C'est simpliste mais tellement commun. Bah...
Les personnages sont affreusement stéréotypés, la reine est un concentré de nunucherie, le chef des gardes la fidélité et le sens du devoir incarné, le beau-gosse est un Han Solo miniature, le méchant un méchant gratuit et pervers, on a une chenille gospel incarnée par le coach Garou, quant à Mary-kate c'est une gamine sans aspérité, avec laquelle il est bien difficile de s'identifier.
Le père zinzin est le cliché même du savant fou en moche, façon Chérie j'ai rétréci les gosses, dans le genre je préfère infiniment le Flint Lockwood de CWaCoMs.
Le seul perso un tant soit peu attachant et original est le chien obèse à trois pattes, personnage secondaire peu exploité.
Donc ça doit encore être mon coté blasé mais j'ai peu goûté ce film, je m'y suis ennuyé ferme et je n'ai pas trouvé le visuel spécialement original, dans le genre ode à la magie de la nature, je préfère les films japonais qui me semblent moins simplistes...
Allez, le site officiel.
Et une bande annonce.