
Le film a été réalisé par Anthony Leondi (réal de Lilo et Stitch 2) pour The Weinstein Company (TMNT, AstroBoy) mais principalement designé et animé chez Sparx (France) et aussi probablement au Vietnam ou dans un pays asiatique vu le générique.
L'histoire attention spoil à donf : dans un pays devenu maléfique à cause d'une nuit éternelle causée par des nuages, prospèrent des cohortes de savants fous qui se tirent la bourre pour un concours annuel. L'objectif étant de faire l'invention la plus démoniaque possible pour faire peur au reste du monde afin qu'il paye une rançon.
Chaque savant a son "Igor", assistant bossu et zozotant dont la principale activité est de baisser une manette sur ordre de son maître.
Or un petit Igor, forcément différent va prendre la place de son maître décédé dans une expérience malheureuse et donner libre cours à sa créativité en relevant le plus extraordinaire défi des savants fous : créer la vie. Il va bien sur y parvenir en créant un monstre féminin à la force colossale. Mais la pauvre créature n'est pas maléfique, elle est au contraire pétrie de bonnes intentions et un lavage de cerveau raté la persuadera qu'elle est une grande actrice... Difficile dans ces conditions de briguer la place de la plus diabolique invention de l'année.
Bon... bien entendu à la fin il se rendra compte que le mal n'est pas le principal, les nuages se disperserons, la grosse dame devenu méchante reviendra à la raison et le petit Igor, amoureux, propose ra de leur fabriquer un chien.
Bizarrement en la décrivant je trouve que l'histoire a au moins l'avantage du décalage et une certaine cohérence. Je n'ai pas aimé le film mais je trouve qu'il y avait un potentiel de départ assez riche. Mais il me semble qu'il y a à la base une grosse erreur de concept : le film fonctionne sur un principe parodique, tout l'humour est calé sur cette base et je suis sur que le public enfant est largué dans les grandes longueurs, obligé de se raccrocher à des intrigues simplettes.
Bien sur on pense à toutes les parodies de Frankenstein ou au thème des petits génies, Frankenwinnie, Dexter's lab, Jimmy Neutron... il y a aussi une inspiration nette d'un design morbide à la Burton, le roi doit être un hommage appuyé au maire de l'étrange Noel de Selick, on retrouve les grosses têtes montées sur des cous rachitiques, ça m'a aussi fait penser au Psychonauts de Shafer mais il faut avouer que les designs sont assez réussit, dans leur genre parodique décalé même s'ils souffrent d'une complexité peu fonctionnelle.

La vrai faiblesse du film, outre son concept inaccessible à un public "initié", c'est son rythme brouillon, hystérique, des images qui fourmillent de complexités inutiles, comme des cathédrales gothiques aux mille détails, la caméra virevoltant, des musiques retro, presque sans plage de calme ou de silence, des personnages secondaire intéressants mais mal exploités (un cerveau dans son bocal, un lapin suicidaire...), je pense que le thème aurait été plus efficace s'il avait été ciblé plutôt ados, avec un coté plus morbide et trash.
Je vous donne trois exemples de gags : le lapin suicidaire (mais invulnérable) se ronge les pattes pour se libérer d'un piège, avec les pattes à la main il déclame "dire que c'est censé porter bonheur"
la monstre se prend pour une grande actrice (elle a été conditionnée avec des images des années 50), un savant fou la vise avec un rayon, elle dit "j'ai horreur des paparazzis"...
A la fin, un interview du cerveau dans son bocal (BRIAN.. bon ; il faut déja savoir que BRAIN veut dire "cerveau" en anglais) "et vous à quoi vous servez ? - Moi ? a rien, je suis producteur"
Je veux bien que le dernier gag soit destiné aux happy-few mais les deux premiers sont, je l'avoue, inaccessibles à mon gamin qui ignore que les pattes de lapin portent bonheur ou qu'un paparazzi est un photographe indiscret... Je suis persuadé qu'il est largement passé à coté du film même s'il me dit l'avoir apprécié bien que je ne l'ai jamais vu ni se cacher de peur ni rigoler.
Bref, je suis assez fan des ingrédients du film, mais je trouve la cuisine indigeste et franchement ratée, même si ça tient en grande partie à la réalisation et à la conception de l'histoire.
Au passage je me demande à quel point le concept des IGORs, espèce à part avec des écoles de zozotements, n'est pas apparu dans les bouquins de Pratchett, à moins que ça ne soit issu du rôle de Marty Feldman dans Frankenstein Jr...
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