
Donc je suis allé voir Planète 51 avec mon fils, seul volontaire pour le voir après avoir visionné la bande annonce sur le net.
Le film est un film en 3D (CG, pas 3D "relief") réalisé par les espagnols de Ilion, studio Madrilène mais au rendu très américain, pas très loin des rendus qu'on retrouve chez Sony Animation ou même BlueSky.
L'histoire : sur une planète éloignée, une civilisation extraterrestre ressemble terriblement à celle des états unis dans les années 50, sorte de Happy Days habité par des tétards bipèdes à antennes. Un ado, Lem, a les préoccupations de son age : finir ses études, trouver un job au planétarium et emballer sa jolie voisine. Son jeune frère et son meilleur copain sont très branchés science fiction, designée "vintage" aussi genre Craignos Monsters, où les monstres sont des "Humains" cyclopes et mangeurs de cervelle.
Au cours d'une garden party, un véhicule spacial débarque dans le jardin et un spacionaute vient planter un drapeau US sur la pelouse. Etonné de voir le monde habité, le spacionaute s'enfuit paniqué, provocant une psychose dans la population terrorisée par les images des films de science-fiction.
Bien sur l'astronaute va faire ami-ami avec Lem, ils vont se cacher et la population va découvrir que l'alien humain n'est pas aussi méchant qu'ils le pensaient.
Très consensuelle, l'histoire développe la thématique selon laquelle on est toujours l'alien de quelqu'un, elle est émaillée de petites trouvailles et de gags diversements réussis.
Coté points positifs, même s'il est standardisé sur ce qui se fait actuellement, le rendu et l'animation n'ont rien à envier à des productions US.. heu.. c'est positif ça ? Il y a quelques gags sympathiques, notamment autour du personnage du robot sonde, caractérisé comme un petit chien obsédé de cailloux ce qui explique qu'il n'ait pas envoyé d'images de vie de la planète, il évoque un peu Wall-e.
La thématique ethnocentriste est assez bien vue et déclinée sur pas mal de gags pas spécialement originaux mais efficaces. Le scénario, même s'il passe par les phases convenues - découverte, découragement, arestations, évasion, crise destruction et révélation - est assez rythmé.
Coté points négatifs, l'astronaute, qui a le caractère d'un Buzz l'éclair, est censé incarner le colon américain de base, il se qualifie lui même de "cowboy" mais le personnage est plus énervant que pathétique. Les habitants de la planète sont pas chouettes, habillés juste sur la partie haute et - s'il y a diverses allusions scatologiques à leur anus - ils sont totalement assexués et dépourvus d'orifices. Ils ressemblent à des bananes pas mures et leur coiffure évoque justement ce fruit, comme s'ils se baladaient avec des régimes sur la tête. L'animation est largement surjouée et caricaturale. Le son est une déclinaison de standards des années 50, de BeBop a lula à Long Tall Sally, c'est totalement invraissemblable et si on sent qu'ils se sont amusés à reprendre et adapter le coté vintage US, il est tellement artificiel que ça en devient grotesque. On est un peu comme dans Chicken Little mais avec un scénario pris à rebrousse poil... Bon, l'ennervant aussi c'est la systématisation des références cinématographiques ; toutes y passent, de 2001 l'odyssée de l'espace à L'étoffes des héros, star wars, Terminator, Alien, j'en passe et des pires... Ce qui est naze c'est que c'est des gimmicks qui passent largement au dessus de l'entendement des enfants à qui le film est destiné. C'est une sorte de clin d'oeil pour les parents qui accompagnent mais c'est souvent pathétique.

Pour finir, PLanète 51 est un film familial pas très inventif mais efficacement produit, il fait partie de la famille des Chicken Little, Monstre contre Aliens ou Horton, aussi bien en animation qu'en scénario, sortie pour dimanche pluvieux à destination de public peu exigeant.