
Le professeur Layton est un personnage de jeu vidéo. Japonais de conception, le personnage est localisé en Angleterre, à Londres pour être plus précis. C’est un sorte d'hybride de Sherlock Holmes et d'Indiana Jones, gentleman au sang froid, spécialisé dans les énigmes, jeux d'astuces et autres casse-tête, très modestes cependant, les jeux sont accessibles à partir de 7 ans et on n'ira pas plus loin que de l'observation, du bon sens et un tout petit peu de mathématique.
Il dispose pour le moment de 5 jeux dont trois sont sortis en France, c'est développé par Level5.
La particularité de cette licence c'est que l'histoire est servie par des animatiques, ou cut-scenes (scènes intermédiaires qui font transitions entre des périodes du jeu, introduisent ou développent l'histoire) très sophistiquées pour un jeu de ce genre, et que l'univers graphique a une touche vraiment singulière et notable.
On n'était donc pas étonné de l'annonce d'un long-métrage d'animation, sorti en 2009 au Japon et fin 2010 en France, en DVD, via Kazequi a assuré la promotion du film.
Une bande annonce :
Amateur de la licence, j'ai naturellement acquis le film et partagé avec ma petite famille.
Bon.. j'ai failli me faire lyncher, en tous cas ma femme et mes enfants auraient préférer voir autre chose. Et je ne leur jette pas la pierre parce que moi aussi.
Une nouvelle preuve qu'un bon jeu ne fait pas forcément un bon film et inversement.
Je raconte un peu l'histoire :
Layton et Luke, son jeune apprenti, sont invités à un concert d'une Diva de leur connaissance. Le spectacle a lieu dans une grande salle de Londres. Au cours du spectacle, un personnage intervient et kidnappe tout le monde en instaurant un concours. Celui ou celle qui arrivera au bout d'un certain nombre d'énigmes aura la vie Eternelle. Le théatre se détache de la ville et flotte sur la tamise au milieu de requins mécaniques puis sur la mer. Panique puis stratégies de groupes, on cherche à résoudre les énigmes pour arriver à ce prix si fabuleux. Les spectateurs sont éliminés au fur et à mesure, un groupe sort en barques puis accoste sur une petite île qui ne serait autre qu'une cité enfouie ayant eu le secret de la vie éternelle... Bon, je laisse la surprise à ceux qui voudraient voir le film, la fin est pleine de rebondissement radicaux (au moins trois), c'est larmoyant et guimauve à souhait.
Les jeux n'ont pas forcément de scénarios plus convaincants ou moins abracadabrants, mais ils sont entrecoupés des fameuse énigmes à résoudre (environ 160 par jeux) qui donnent l'intérêt à l'aventure. Là, j'avoue que le grand n'importe quoi de l'histoire peine à captiver. On passe d'un univers clos (le bateau) avec une élimination progressive des participants à la 10 petits nègres, à une île déserte genre Lost puis à une course dans un château labyrinthique, puis à un combat contre un robot géant... Pffff.. C’est décousu, les personnages secondaires sont uniformes, caricaturaux et la morale pas spécialement convaincante (il faut faire son deuil des gens morts qu'on aime). Quant à la diva du titre, c'est un gamine qui fait un tour de chant mièvre, la musique est une soupe sans saveur et le chant n'est qu'un murmure vespéral insipide digne d'Enya. On voit la chanteuse ouvrir grand la bouche pour miauler un air propret plus digne d'un murmure, pas de bel canto ici, ni même de chant lyrique, juste une fadaise de variété.
Quoi sauver ? Les designs, superbes, l'animation bien sentie, quelques personnages, Layton et Luke mais aussi l'inspecteur velu (qui n'es pas celui du jeu), le chef d'orchestre éploré... Les premières énigmes dans le bateau étaient assez sympathiques et j'aurai bien aimé voir le film se dérouler dans cet univers clos, avec les personnalités des différents participants, leurs motivations, leur bassesses... Ca aurait pu faire un chouette film.
Mais ça n'est malheureusement pas le cas.
Le site officiel du film est ici.
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