Cest tout de même plus un film d'animation que toute autre chose, en relief, en performance capture, où peu de plans ne doivent pas être truqués…

Moi je l'ai vu à reculons ce matin et j'ai vu ce que je m'attendais à voir ; un nanar prévisible, belliciste, niais, écolo-gogo mais un spectacle ahurissant, une utilisation rare de la stéréoscopie, un univers coloré et baroque.
On a beaucoup dit sur le film, en gros l'histoire est une resucée de Roméo et juliette ou de Pocahontas. Des humains militarisés à outrance viennent extraire un gros minerai très précieux dans une planète qui en regorge (j'ai oublié le nom). Pour cela ils prennent peu de cas des natifs, un peuple de bipèdes bleus un peu plus grands que des schtroumpfs et qui vivent en harmonie avec mère nature dans un gros arbre qu'il est vachement beau et plein de chlorophylle.
Les avatars sont des clones d'indigènes développés par les humains et incarnés par eux via des terminaux-sarcophages. Un jeune marine paraplégique prend les commandes d'un de ces avatars pour infiltrer les indigènes et les forcer à quitter leurs terres ancestrales gorgée de précieux minerai. Bien sur l'humain sous la forme d'indigène va prendre la mesure de cette symbiose incroyable qu'ont les primitifs avec maman nature, tombera amoureux de la fille du chef et deviendra le nouveau meneur tout en trahissant le méchant colonel super sadique dont il était l'affidé et l'espion.
Ça finit bien, après les scènes de carnage réglementaires, le petit gars se débarrasse de son enveloppe humaine et prend possession de son duplex au yeux jaunes et aux jambes qui fonctionnent.
Donc c'est naïf dans le traitement du thème écolo : la jungle est luxuriante, la terre est nourricière, les Navi habitent dans un gros zabre que les humains vont destroy à la roquette comme dans Mia et le Migou. C'en est niais et contreproductif.
Les designs sont assez réussit, surtout le bestiaire même si j'ai trouvé un peu systématique le principe de la surenchère (six pattes, huit bras, des machins fluos partout, des trucs pleins de dents…), les indigènes sont trop humanoïdes et j'aurai trouvé plus original de faire des aliens non anthropomorphes, insectoïdes ou je ne sais trop quoi comme dans Disctrict9. Le coup des montagnes qui volent c'est joli mais j'ai du mal à y croire et tout fait quand même vachement carte postale, conçu pour en foutre plein la vue au dépend de toute crédibilité.

Le méchant est vraiment trop méchant, genre sadique incapable de sentiments humains, un de ces personnages typique du cinéma américain, totalement invraisemblable. Le directeur est super vénal, un peu plus nuancé mais la civilisation humaine ethnocentrique est vraiment trop caricaturale.

Je me suis ennuyé pendant trois heures, le film est prévisible et pas spécialement innovant. Bon c'est peut être la première fois qu'on y voit "ça" - la bouillie consensuelle des blockbusters - à cette échelle, à cette démesure, les scènes d'action sont impressionnantes, le relief est bien foutu, mais ça n'est rien d'autre qu'un prétexte à de l'entertainment pour grands enfants qui n'ont pas dépassé le stade des livres de contes, un film de salle dynamique de parc d'attraction.
Je me suis surtout dit en sortant que les américains en avaient vraiment lourd sur la conscience avec le massacre des indiens d'Amérique pour nous refaire à quelques années d'intervalle Danse avec les Loups version science-fiction.
Si c'est ÇA le futur du cinéma, le spectateur que je suis a du soucis à se faire…
+c