Laurent, le papa, c'est évidemment Trondheim lui même, qui a donné aux personnages les prénoms de sa petite famille, Brigitte la femme et Jeanne et Pierre les enfants.
Déjà adaptée en série d'animation, les épisodes reprenaient souvent les folles histoires du papa, mixage de références variées, contes de fées, films populaires, contes exotiques... Le film reprend cette trame mais pour tenir le long métrage en rajoute un peu : le principe c'est que les enfants inscrivent à son insu leur papa à un concours de téléréalité où des parents doivent raconter des histoires à leurs enfants, prestations jugées par le public façon vote de Nouvelle Star.
Laurent va donc accepter de concourir sur la pression de sa famille et dans le but de changer sa voiture. Il passera les éliminatoires et les différentes manches qui le feront se mesurer à plein de types de papas différents (et une - mais une seulement - maman). On aura droit à une galerie de portraits assez caricaturale, le catho austère et documenté avec sa famille nombreuse, le péquenot obèse et grossier, la mère courage divorcée, le quota de couleur avec un africain aux contes exotiques et le méchant prêt à tout pour gagner et éliminer les autres candidats, ce méchant n'étant autre que le collègue de bureau et ennemi intime de laurent et son gosse dégénéré.
Très fantaisiste l'histoire est un pretexte à histoires gigognes, un grand n'importe quoi foutraque à la fois poétique, drôle, scatologique, d'aventures...
Ça se laisse voir et on ne s'ennuie pas.
Question technique le dessin de Parrondo étonne ceux qui ne le connaissent pas. Adepte d'un dessin minimaliste, l'auteur ne dessine que ce qui fait sens aux situations qu'il cherche à décrire. Par exemple les personnages n'ont de bras que quand ils ont à s'en servir. Réduits à quelques rectangles surmontés d'une grosse tête, les personnages sont cependant identifiables et la singularité du dessin n'empèche pas de saisir les situations décrites. Personnellement je suis assez admiratif du travail de Parrondo, une synthèse extrème et élégante qui permet de se concentrer sur l'histoire même si l'adaptation animée manque parfois de l'élégance du modèle. Reste qu'à Annecy, devant un public d'étudiants en animation, le spectacle a de quoi suprendre, même si l'accueil m'a semblé assez positif, surtout qu'on a eu droit à la fin de la projection à la présence d'Eli Semoun qui double le méchant de l'histoire, le gentil étant interprété par Eric Metayer alors que c'était Dany Boon qui officiait dans la série.

Au final on a un film sympathique, dynamique et drôle, avec des passages plus réussis que d'autres, pour une production française à l'équipe assez réduite avec Jean-Christophe Roger à la réalisation.
Le film sortira le 20 octobre en France, je ne manquerai pas d'y retourner avec mes enfants à moi pour voir ce qu'ils en pensent.
Le site officiel
A noter que la musique du générique est interprétée par les deux auteurs Parrondo-Trondheim qui tâtent également du Ukulélé à leurs heures perdues.