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# 2776

le printemps de jérôme Boulbès

écrit par , le 02/09/2012

Jérôme Boulbès est un réalisateur français de film d'animation. A 42 ans, jérome vient de finir son dernier film - le septième - une coproduction Lardux et les trois ours.
Habitant Kyoto, au Japon, Jérôme a accepté de répondre à quelques questions pour Fous d'anim, il faut dire qu'il fréquente le forum depuis six ans et qu'il n'a pas fallu aller bien loin pour le contacter.

Son dernier film s'intitule le Printemps,  c'est une célébration de la saison de la renaissance, un film peuplé de personnages réduits à leur plus simple expression, quelques éléments naturels et deux yeux, qui remuent, tremblotent, sautillent ou dansent au rythme d'une musique qui constitue la structure même du film, composée et dirigée par Michel Korb. La particularité du film est également qu'il a été réalisé en collaboration avec le chorégraphe Nicolas Vladyslav, un travail qui donne à l'animation son caractère si singulier.

 
L'interview

- Peux-tu nous parler un peu de ton parcours ? Comment es-tu venu à la réalisation de films d'animation ?
Je suis passé par les art-décos de Paris, section illustration. J'ai ensuite bossé à droite et à gauche, surtout dans le jeu vidéo, où, à l'époque, on touchait un peu à tout. Puis j'ai participé au concours de projet d'Annecy, sans espoir mais pour me forcer à respecter une deadline et écrire un projet. J'y ai gagné le soutien d'ARTE et de la SACD ; le film s'est fait, a eu du succès... puis j'ai enchaîné les projets, grâce au soutien sans faille de mon producteur, Lardux Films.

- Parviens-tu à vivre de ce travail ?
Oui et non. Personne ne vit de la réalisation de court-métrages sur le long-terme. Mais je considère que mes activités d'enseignant (à l'université Seika à Kyoto) et de freelance (pour l'institutionnel) font un tout avec la réalisation de court-métrages, car ils en découlent directement. Donc oui, j'en vis (chichement), et non, pas exclusivement.

- On a un peu l'impression que ton œuvre récente s'imprègne d'un animisme et d'une mythologie chamaniste qu'on pourrait qualifier d'asiatisante, penses-tu que ta vie au Japon influence ton travail ?
Ce coté était déjà présent dans Rascagnes, dans la scène de danse finale. Et nombre de mes amis japonais ont ressenti quelque chose d'asiatisant dans Éclosion - deux films fait avant mon installation ici. Masques a été écrit pour l'essentiel avant mon arrivée, et le Printemps a été commencé à Angoulême.
Donc, il m'est difficile d'identifier ce qui relève d'une influence de l'environnement et ce qui relève de goût antérieurs... Je dirais que l'évolution d'un film à l'autre est plus le résultat d'une réflexion permanente que de changements circonstanciels - par exemple, le passage des petites créatures des premiers films aux grands masques des derniers est le résultat d'un travail d'épure entamé avec Éclosion.

Il y a deux points qui auraient été différents dans Le Printemps si je ne m'étais pas installé ici : le décors de sanctuaire dans la forêt, très imprégné de l'ambiance des sanctuaires shinto, et la musique du shô, un orgue à bouche parfois utilisé dans les cérémonies shinto. Mais ce sont des éléments d'habillage, plutôt que des éléments de fond.

- Sinon quelles sont tes influences ?
Sur mes derniers films, il y a en vrac : Les collections du Musée Branly, Jean Rouch ( Les maîtres fous ), Levy Strauss ( la voie des Masques )... du sumo, de la mythologie grecque et nordique.. Beaucoup de lectures d'anthropologie et d'ethnologie...

Plus généralement, et si on parle d'influences artistiques « fondatrices », je penserai à Jérôme Bosch, aux Moumines de Tove Jansson (des romans illustrés pour enfants finlandais, peu connus en France) et au magnifique, insurpassé, Derzou Ouzala de Akira Kurosawa.

Et, non, pas de Ghibli dans mes influences, pour répondre à une question qui revient souvent. J'aime bien plusieurs de leurs films, mais ce ne sont pas des « influences ».

- Le Printemps tout comme Masques, ton précédent film, semblent appartenir à une série qui explore une dimension chorégraphique du mouvement et de l'animation - avec un usage original de la motion capture - et celui de la musique au dépend d'une narration plus classique. Peux-tu nous parler de cette dimension de ton oeuvre et des liens qui sont les tiens avec la musique et la danse ?

Il y avait eu déjà une petite expérience : pour la scène de danse de Rascagnes. L'animatrice, Agnès Billard, est une passionnée de danse contemporaine et on était allé dans un centre documentaire sur la danse pour travailler la chorégraphie de la scène... c'est resté un excellent souvenir que j'avais mémorisé précieusement dans la case "choses à approfondir".

Ensuite, il y eu une envie de voir ce qu'il est possible de faire d'amusant avec la capture de mouvement. C'est le film Masques. On a un peu hésité entre un mime et un danseur - finalement, c'est la rencontre avec Nicolas Vladyslav qui a décidé. Je n'avais pas à cette époque de réelle connaissance de la danse, juste vu quelques spectacles épars qui avaient éveillé mon intérêt - et à vrai dire je n'y connais toujours pas grand chose, car les occasions d'en voir sont rares pour moi. Mais le travail avec Nicolas a été une vraie révélation : enfin il était possible de travailler le mouvement sans s'embourber dans des histoires de clefs, d'intervalles, d'anticipation... on ne discute que de sens, d'expression, de narration. Et surtout, on travaille beaucoup dans le non-dit, dans l'action même. La danse, comme le dessin, permet un dialogue qui ne passe pas uniquement par l'oral.

La danse permet aussi d'improviser, lors des répétitions, mais aussi au moment du tournage. A la musique aussi, Michel Korb a laissé une large place à l'improvisation. L'improvisation, c'est vraiment le truc qui manque à l'animation ! Je rêve de pouvoir jeter aux orties storyboards et animatiques, et de pouvoir créer les films d'animation comme se montent comme certains spectacles, dans un constant dialogue entre metteur en scène et équipe.

A noter qu'on a aussi travaillé sur Le Printemps avec une marionnettiste (l'excellente Dinaïg Stall), pour le personnage principal (et aussi pour d'autres personnages, mais ça n'a pas fonctionné techniquement). L'intérêt était le même : être dans l'immédiateté.

Danse, mime, marionnettes, animation... il y a là un motif de rapprochements qui m'intéresse plus que les habituels « BD-illustration-animation », ou « Cinéma de prise de vue réelle - animation »

- As-tu jamais envisagé de travailler en spectacle vivant ?
Oui, mais je n'ai pas dépassé le stade de la vague idée. Il me manque la clef d'entrée.

- Tu as un usage très personnel de la technique CGi (3D), peux-tu nous parler de ce rapport avec la technique ? Comment envisages-tu ton avenir sur ce point précis ?
Bien que n'étant pas de la génération des pionniers de l'image de synthèse 3D, je suis de la génération juste après, celle qui l'a vu sortir des laboratoires de recherche et qui en a perçu le potentiel quand l'ambiance générale était plutôt au mépris. C'est donc « mon » outil, celui qui correspond à ma tournure d'esprit et à mon type de patience. Faire des films avec d'autres techniques n'aurait pas de sens pour moi, car précisément la technique n'est pas mon sujet. Si je devais changer, autant faire complètement autre chose, des livres par exemple. J'exclue de ce raisonnement Fortunio ou les Défidéfous, qui sont des escapades artistiques.

Je continuerai avec la 3D tant que j'arriverai à la renouveler (dans ma pratique, s'entend) et tant que je trouverai des terrains à explorer en marge de l'utilisation industrielle pour laquelle les outils sont conçus. Actuellement, c'est la recherche autour des systèmes de captation de mouvement qui m'intéresse - l'hybridation par le mouvement. Mais j'aimerai bien explorer ce qu'il est possible de faire autour des systèmes de relevés laser, de l'interactivité, d'autres choses... 

- La production du Printemps, a été assez longue (plus de deux ans), peux-tu nous parler des difficultés que tu as rencontré - autant créatives que pécuniaires ou techniques ?
Le projet est deux fois plus long que les précédents, autrement complexe, et je l'ai fait à peu près seul (il y a eu toutefois l'aide précieuse de Laure Clémansaud, et surtout d'Alexandre Dubosc, mais bien moins importante, proportionnellement, que pour les films précédents). J'ai dû interrompre la production plusieurs fois pour faire de la commande. Enfin, il y avait beaucoup d'aspect expérimentaux, des recherches techniques et artistiques qui ont demandé beaucoup de temps - d'autant plus que beaucoup n'ont pas abouties.

- Si éclosion est sorti au cinéma dans un programme de courts métrages (Petites éclosions, diffusé par Gebeka en 2008) et que la majorité de tes films ont été diffusés à la télévision, comment espères-tu que tes films rencontrent leur public ? Le web est-il pour toi un support de diffusion adapté à ton travail ?
Ça, c'est la grande question !
La diffusion en festival est aléatoire ; la diffusion en salle souvent bâclée ; la diffusion DVD inexistante. La diffusion TV est trop rare. Reste internet, faute de mieux, mais clairement je ne suis pas dans le type de films qui « font le buzz ».
Je ne cherche pas à rencontrer « un large public » mais je voudrais quand même que mes films rencontrent « leur public ». Et j'ai l'intuition que ce public n'est ni celui des sélectionneurs de festivals, ni celui des sites prescripteurs...

- Des projets futurs ?
Rien de très précis.

Merci pour ces réponses.
Le site officiel de Jérôme (www.rascagnes.com) est le meilleur moyen d'accéder à son oeuvre, la grande majorité de ses films étant disponibles avec images, intentions et making-of. Sa chaîne YouTube comprend sa filmographie en haute définition (depuis Le Puits en 1999 à Masques en 2009), sinon vous pouvez toujours discuter avec lui sur nos forums.

Le printemps commence sa tournée des festivals qui voudront bien le sélectionner, une diffusion est prévue sur France2 ainsi qu'une avant-première en octobre à Paris. 
Sinon vous pouvez suivre la carrière du film sur rascagnes.com, les images qui illustrent cet article en sont toutes tirées.

Terminons donc par la bande annonce diffusée il y a quelques jours. 

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