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# 2978

Interview de Nicolaï Troshinsky

écrit par Marie Paccou, le 27/11/2013

Nicolaï Troshinsky est né en 1985 à Moscou, il vit aujourd'hui à Madrid où il exerce dans de nombreux domaines. Il est passé par La Poudrière, dont il est sorti en 2009. Sa filmographie comprend "Samare" et "Jeux Pluriels" (extrait), réalisés à la Poudrière et "Astigmatismo" qu'il a auto-produit l'an dernier. Il a accepté de répondre par mail à mes questions.

 
Nicolaï, je sais que tu as été étudiant à la Poudrière et que tu t'es ensuite installé à Madrid. Peux-tu nous dire un mot sur ton parcours? Comment es-tu venu à l'animation?

Dans mon adolescence je faisais pas mal de BD, ça m'a vite mené vers l'illustration. J'ai suivi deux ans d'illustration à Madrid et puis j'ai assisté à quelques master-class en Italie. En 2006 j'ai commencé à travailler comme illustrateur de livres pour enfants. J'ai illustré une dizaine de livres, dont trois où je suis aussi auteur du texte.

Après un an travaillant comme illustrateur free-lance j'avais envie d'étudier quelque chose, mais dans le domaine de l'illustration il n'y avait plus grande chose à faire, sauf apprendre en travaillant, donc j'ai pensé que l'animation pouvait m'apporter une nouvelle perspective. A ce moment-là La Poudrière était le choix parfait car j'avais aucun intérêt pour une formation purement technique, je voulais juste faire des films. Donc pendant l'été j'ai fait mes premiers petits films dans la cave de mes parents pour me présenter au concours et ça a marché.


Tu t'intéresses d'ailleurs à d'autres domaines, comme le jeu vidéo. Peux-tu nous en parler aussi? Est-ce que l'interactivité du jeu vidéo influe sur ta conception du cinéma?

Oui, j'ai commencé à m’intéresser au jeu vidéo indépendant et expérimental pendant que j'étais à La Poudrière et en faisant mon film de fin d'études je me suis rendu compte que la notion de jeu était très importante pour moi dans mon travail. J'ai toujours eu cette notion mais avant cela je n'en étais pas très conscient.

En venant du cinéma, le jeu vidéo m'a tout de suite semblé fascinant. L'énorme effort qu'on doit faire dans un film pour attacher le spectateur aux personnages, pour lui donner un intérêt à suivre l'histoire, est dépassé tout de suite par la simplicité du fait d’appuyer sur une touche et voir le personnage bouger. On est attaché à lui immédiatement, il ne faut même rien savoir sur lui, on est lui, tout simplement. Il me semble un domaine d'une énorme puissance et voir comment cette puissance est gâché dans des jeux débiles me donne encore plus d’envie de faire des choses. Il y a de vastes possibilités à explorer!

Si j'arrive à faire un autre film il sera sans doute très influencé par certaines choses que j'ai appris ces dernières années dans le domaine des jeux vidéo.

Ton film de fin d'études à la Poudrière, l'excellent "Jeux Pluriels", je le qualifierais de documentaire pataphysique sur les jeux de société, cela te convient-il ?
Es-tu influencé par des personnalités comme Georges Pérec ou Raymond Queneau, membres de l'Oulipo?

« Documentaire Pataphysique » c'est parfait, ça me plaît énormément, merci !

Pas mal de monde m'avait parlé de l'Oulipo pendant que je faisais le film mais en fait non, pas du tout. J'ai fait ça avec toute innocence, je voulais juste que ce soit un peu décalé mais pas d'une manière trop évidente. A la fin ça semble plus intelligent que ça ne l'est. En réalité c'est assez bête, je n'ai fait que remplacer des mots par des synonymes avec l'aide de Microsoft Word !

A ta sortie de La Poudrière, tu t'es lancé dans un projet que l'on a relayé et beaucoup apprécié sur Fous d'anim, le court-métrage "Astigmatismo". C'est un film tendre et poétique jouant sur la mise au point, avec deux héros qui se "cherchent". Il me fait penser visuellement au Conte des Contes de Youri Norstein, et pour la dimension fantastique à des auteurs comme Pärn ou Kovalyov.
La démarche participative et indépendante avec laquelle tu as financé ce projet est presque aussi passionnante que le film. Peux-tu nous parler de ce projet, de sa mise en œuvre?

C'est toujours très flatteur d'être comparé à Norstein ! Il y a pas mal des choses en commun, notamment la technique (alors que je n'aspire pas à l’excellence technique du maître!) mais aussi la thématique de « Le Hérisson dans le brouillard » est assez similaire, juste qu'au lieu du brouillard on a du flou. Cette référence est devenu incontournable, même si le film n'est pas parti de là.

Il y a aussi un peu de Pärn et de Kovalyov, à la Poudrière on avait eu la chance de faire un atelier avec Pärn et ça a été une d'une énorme inspiration pour moi. Il y aussi pas mal d'Ivan Maximov.

La démarche participative, l'espèce de « crowd-funding » que j'ai mené pour financer le film était une expérience. Cela n'a marché qu'a moitié, mais ça a marché quand même. J'étais impatient de tourner le film car cela faisait deux ans que je le préparais. Il était prêt à tourner mais il n'y avait pas beaucoup d'espoir de le financer en Espagne et je tenais à le tourner entièrement à Madrid. Je ne voulaispas attendre plus puisque d'autres idées et opportunités arrivaient et je sentais que si je ne le faisais pas tout de suite je ne le ferais jamais. Donc c'était une mesure un peu désespérée.

Comme je ne suis pas du tout connu comme réalisateur je savais qu'un « crowd-funding » conventionnel ne marcherait pas pour moi. J'ai pensé que si j'offrais le film en pré-achat sur mon propre site j'aurais plus de chances puisque je pourrais le vendre tout le long de la production et avoir l'argent des ventes tout de suite. Pour moi, cela a été beaucoup mieux comme ça, car il m'a fallu plusieurs mois pour trouver mon public, mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée pour n'importe quel projet. À La fin je n'ai réuni que la moitié de l'argent dépensé dans le film.

J'essaie encore de récupérer cette deuxième moitié en vendant des éditions physiques faites à la main dans le site d'Astigmatismo. Récemment j'ai fait une petite vidéo en montrant son procédé de fabrication.

Quant à la création du film lui même, il y a un joli « making of » qui détaille tout ça.

Cela fait six mois que le film est sorti. Quelle a été la carrière d'Astigmatismo?

Il a été vu quelques 70 000 fois sur internet, sélectionné en compétition dans 35 festivals, dont Annecy, Encounters, Fest Anca, Cinanima, BAF, Sitges... il a aussi été programmé dans une dizaine de séances publiques et reçu deux mentions spéciales à Fantoche et à Balkanima et deux prix, un à Animage et un autre à Animatou.

Le film est inscrit dans plus d'un centaine de festivals donc j'espère qu'il y en aura d'autres encore !

Vas-tu poursuivre cette démarche de financement pour ton prochain projet? Quels avantages y vois-tu, par rapport à une démarche de financement "classique" comme cela existe en France (CNC, chaîne de télé, région)?

Non, je ne crois pas, en tout cas pas bientôt. Je ne pense pas que ça puisse marcher pour n'importe quel projet. Aussi, mon public est très petit et je vais épuiser sa générosité très vite si je refais ça. En plus ça a été un effort énorme de tourner le film et en même temps gérer toute la promo, les ventes, les mises à jour, le site, etc. Je faisais ça tout seul et c'est devenu trop.

Le plus grand avantage que je vois dans ce système est que cela permet de faire un film avec un public impatient de le voir même avant que ce soit fini. Savoir très précisément pour qui je faisais ce film à été très encourageant pour moi !

Comme je disais, ça a été une mesure un peu désespérée et liée au fait que je tenais à tourner à Madrid. En France, avec le soutien qu'il y a pour le cinéma il y a pas mal d'alternatives a prendre en compte avant de faire ça. Il semblerait que les gens pensent que le « crowd -funding » c'est de l'argent gratuit, mais en fait dans la majorité des cas c'est moins que ce qu'on pourrait avoir par des moyens traditionnels et ça donne beaucoup plus du travail. C'est juste une autre option, avec ses avantages et ses inconvénients.

6- Peux-tu nous parler de ton nouveau projet?

Oui, je viens de finir mon premier film de commande. Il s'agit d'un clip pour le musicien nigérien William Onyeabor. C'est un morceau des années 80 qui sort dans une réédition de toute la musique d'Onyeabor réuni pour la première fois par le label new-yorkais « Luaka Bop ». Jusqu'à maintenant sa musique était très difficile à trouver, les vinyles originaux circulaient par Ebay à des prix de folie. C'est un projet passionnant, Onyeabor lui même est un peu un mystère, on ne sait pas grande chose de sa vie à part le fait que dans les 70-80 il a sorti huit albums d'afro-beat électro avec des synthés achetés autour du monde, tout ça dans son propre label. Sa musique est vraiment géniale, pour moi ça a été un vrai plaisir de pouvoir faire un clip pour un musicien que j'admire sincèrement.

J'ai fait le clip très, très vite donc il est très simple et pas très fin techniquement, mais, pour à peine une mois de travail, j'en suis très content ! J'ai beaucoup aimé faire un projet animé aussi vite après avoir passé presque trois ans avec le précédent.

Pour conclure sur une devinette, Nicolaï s'amuse à dire qu'il n'est PAS un game designer, PAS un illustrateur, PAS un animateur... mais il est certainement un peu de tout ça à la fois, et c'est ce qui rend sa démarche si singulière et attachante.

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