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Juste de l'eau

écrit par Jacky Chong, le 29/01/2014

Réalisé par Carlos de Carvalho, Juste de l'eau est un court-métrage de 4mn 42s.

A l'époque des caravelles, aprés un long voyage en mer, des cochons conquistadors retournent enfin au bercail.

Maris, femmes, et enfants se retrouvent dans la joie et s'embrassent, alors qu'un jeune cochon, portant une oie blanche morte sur son dos, attend une personne qui visiblement n'est pas là. Reviendra t-elle, ne reviendra t-elle pas, on ne le sait pas, du moins au début.

Même si ce n'est pas la joie de ses congénères qui fait le malheur du jeune cochon, par contraste évident, celle-ci amplifie son désespoir, subtilement, et profondément.

L'oie blanche, si discrète soit-elle, synonyme de liberté, de légèreté, mais aussi d'innocence, est ici morte. Portée sur son dos, elle évoque aussi le fardeau de l'attente et de la mort, celui dont on ne peut se séparer et qu'on doit porter inévitablement, jusqu'à comprendre que l'être aimé disparu ne reviendra pas.

Le graphisme, renforce lui aussi le trouble du jeune cochon, car il est lui même contrasté par le côté rond et suave des personnages, qui s'oppose directement aux décors aux perspectives tordues (on pense au cabinet de docteur Cagliari de Robert Wiene).

D'apparence simple, l'eau de Carlos, n'est pas juste de l'eau, le film sonne juste, et il est beau.

En bonus, ici, un making-of très réussi du chef animateur Pierric Danjou.