# 3187

cinéma de pur montage

écrit par Marie Paccou, le 06/03/2015

J'avais déjà utilisé cette expression pour "Victoria, George, Edward, Thatcher" de Callum Cooper. C'est un étudiant de l'ENS Lyon qui l'a employée au sujet de l'animation, pendant mon cours sur l'avant-garde (l'animation serait "de pur montage" dans la mesure où entre chaque photogramme se cache l'ellipse... du travail d'animation)

Elle trouve à nouveau un emploi bien mérité dans le travail d'Augustin Gimel. Cet artiste, diplômé de la deuxième promo ENSAD en animation, met à profit la minutie de l'infime pour déconstruire le réel dans des vidéos expérimentales aux bandes-son sophistiquées.

Mictlan, son plus récent travail en ligne (2014), est décrit ainsi: "Vidéo topographique née de la rencontre d'un tunnel situé à Hambourg en Allemagne et du Mictlan, lieu de séjour des morts dans la mythologie aztèque. Voyage circulaire et souterrain vers la dématérialisation."

Dans Je n'ai pas du tout envie de sombrer (2002), les gratte-ciel sont un mur que la caméra pourfend. Extracorpus (2004) est une orgie cinématographique de peinture, où le mille-feuille de détails recadrés s'anime et prend sens (rappelant The Da Vinci Time Code de Gil Alkabetz, 2009). Terres vaines (2012) est un documentaire expérimental qui s'interroge avec pixillation et poésie sur la notion de frontière.