zewebanim girl a écrit:pas tout à fait d'accord...
Tant mieux.
Je n'ai pas ressenti grand chose de ce que tu décris mais on a clairement des sensibilités différentes.
La preuve que les gouts et les couleurs....

Je tiens tout de même à préciser un peu meine pozitionne :
Pour moi, quelque chose d'émotionnel, ce ne sont pas de grosses larmes, des expressions outrées ou des violons en veux-tu en voilà.
Un exemple que j'aime bien : dans Ghost Dog de Jim Jarmush (un de mes nombreux films cultes), le personnage principal (un black genre gangsta mais épris de culture japonaise) passe un moment devant un cimetière. Il fait un geste discret, un baiser envoyé de la main vers une tombe, instant très bref qui, quand on le remarque, donne une toute autre dimension au personnage, car on se met à imaginer tout ce qui a pu l'amener à sa situation actuelle. C'est un geste touchant, qui permet de mieux cerner le personnage et de mieux comprendre son parcours. C'est typiquement l'émotion que j'aime au cinoche.
Quand je parle de léger manque d'évolution émotionnel, c'est que pour moi, le clown a beau traquer, écouter, chercher, je ne vois pas cela déclencher une évolution de son état d'esprit. Le vide et l'absence du film ne m'inspire ni réelle inquiétude (en dehors des petites plans cités plus hauts) ni angoisse. Je me retrouve confronté à cette situation de vide avec un détachement un peu bizarre.
Bon, je n'aime pas trop jouer avec les grandes phrases, mais une quête, pour être passionnante, est généralement une lutte contre soi-même. Et ce sont dans les réflexions et tourments du personnage que se trouve en général l'essentiel de l'intérêt de cette quête. C'est le chemin mental qu'il parcourt pour aboutir à sa conclusion, et pas la conclusion elle-même qui est intéressante. Tout cela pour dire que ce qui m'intéresse en général le plus dans les films, ce sont les cheminements de pensées des héros, leurs logiques, leurs perceptions des choses, leurs manières d'appréhender leur environnement. Cela peut se faire par tous les biais, y compris symboliques, bien entendu.
Et là dessus, Chahut me laisse un peu sur ma faim. Je vois les impressions, je vois les événements, mais je ne ressens pas ce qu'ils traduisent dans les réflexions du personnage. Un exemple type : il entre dans le bar, il boit son verre d'eau, il semble heureux et comblé, puis la porte claque et il sort en courant. Je suis bien incapable de comprendre quel est le cheminement de sa pensée pendant toute cette séquence. Pourquoi il n'est plus inquiet en entrant dans le bar. Pourquoi il s'enfuit comme de peur une fois la porte brisée.
Mais bon, tout est une question d'approche du cinéma et quand j'en parle avec des copains, en général, je passe pour le tordu de service.
meule a écrit: On a voulu finalement essayer de retranscrire les impressions que l'on avait eues à la lecture de ce dernier.
(snip)
Et je t'avouerai que j'ai toujours du mal à répondre, je n'ai pas analysé la structure du film ni son scénario...
C'est un peu le sens de ma question concernant ce que tu voulais transmettre aux spectateurs. J'ai eu l'impression en regardant le film que tu n'en étais pas sur ou même que tu n'y avais pas vraiment réfléchi et tu sembles confirmer.
Note que je ne pense pas que cela soit forcément un mal. D'abord parce que si pour son premier film, on ne fait pas ce qu'on veut, on est pas bien parti à mon avis. Ensuite parce la recherche désespérée de la satisfaction de l'audience donne les nanars juteux pondus de ci de là, au US comme en France.
Mais je pense qu'il est intéressant pour un auteur de savoir pourquoi certaines personnes ont adoré son oeuvre et d'autres moins. Il ne s'agit surtout pas d'essayer de plaire à tout le monde, mais bien de savoir à qui on veut plaire, pourquoi et comment. D'apprendre à maîtriser son langage cinématographique afin de toucher juste.
Zewebanime Girl (en vla un surnom, j'te jure

) a adoré ton film et a joliment exprimé pourquoi. J'ai bien aimé mais avec des réserves, et j'espère avoir bien expliqué pourquoi.
Cela te fait maintenant deux étalons pour ton prochain film. Cela t'aidera peut-être si tu veux définir quelle audience tu voudras toucher.
Richard
Crétin d'intellectuel de gauche parisien et en plus fier de l'être