Pour faire simple ça ressemble à du Miyazaki mais c'est pas du Miyazaki.

L'histoire est complexe et décousue, un mix d'univers variés sans véritable cohérence, un film mou, des longueurs excessives, des personnages simplistes, le film plaira sans doute aux fans de la romancière dont le film est l'adaptation (Ursula Le Guin) ou aux fans de japanim peu exigeants mais on est loin de la magie et de la grâce de l'illustre papa.
Ch'raconte juste le début pour dire ; un bateau dans une tempête, l'équipage voit apparaître deux dragons (très chouette les plans avec les dragons) qui se battent. Un tombe à l'eau (kess qui reste.. hu hu nan j'déconne). On se retrouve dans le palais royal à un conseil où on apprend que le monde est pris par une étrange maladie qui décime troupeaux et cultures. Le roi se retire à l'écart et il est brusquement assassiné par son fils.
Le film ne nous en dira pas plus sur cette épidémie, ni sur les motivations de cet assassinat, ni même sur les dragons, on ne reverra pas l'équipage du début, on suivra juste le jeune prince torturé, pas sympathique pour deux sous, qui croisera un archimage qu'on-dirait-un-paysan-mais-qu'en-fait-il-est-super-puissant, des trafiquants d'esclaves grotesques, une paysanne charpentée de bon sens amoureuse du mage et une grande sorcière ennemie du même mage, genre the Crow, coté obscur de la force.
La morale rabâchée pendant tout le film est que la mort est ce qui donne du prix à la vie (sic) et on entend même le mage dire qu'une épidémie sert à remettre de l'équilibre dans le monde... ce genre de sagesse simpliste me fait bondir et je la rapproche volontiers de ceux qui soutiennent que le sida est un instrument divin nécessaire pour éliminer les déviants...
Pour le reste c'est un spectacle formaté Ghibli oserai-je dire (j'ose), l'anime est très bien, le chara design sans surprise, proche de Nausicaa, de Mononoke ou du Château ambulant, les décors sont un peu chargés; on y croise des couchers de soleils écoeurants et une ville en simili-ruine évoquant la Toscane ou Rome mais c'est plutôt plaisant, encore heureux d'ailleurs, ça évite de regarder trop souvent sa montre...
Je déconseille le film à des enfants trop jeunes, je dirais à partir de 8-10 ans, des scènes sont assez marquantes et cauchemardesques, la confrontation finale avec la sorcière apportant tout de même un peu d'adrénaline et de frisson. De toute façon le film est long et risque d'ennuyer ferme les plus jeunes.
Séduit sans réserve par Hiroyuki Morita (Le royaume des chats), Takahata ou Miyazaki (Hayao), je suis déçu par ce réalisateur dont la vision me semble pour le moins manquer de pèche et de charme, de celui qu'on était habitué à recevoir du célèbre studio.
J'attends plus de la prochaine livraison du soleil levant, le très attendu Amer Béton.
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