Bonjour à tous,
Je viens apporter ma modeste petite goutte, d'un enfant de 19 ans qui manque de savoir et de culture mais pas d'arrogance ni d'envie d'apprendre, à la réflexion qui a été lancé par cé.
Je suis venu sur ce post car j'ai créer un sujet du titre provocateur "le cinéma d'animation : un cinéma mignon..." sous entendu un cinéma beau mais pas très intelligent. Bien entendu, je n'aurais pas donné le même titre sur un autre forum mais ici, je voulais provoquer la fureur de tous les cinéphiles d'animation du forum. En effet, je voulais me faire l'avocat du diable en défendant la thèse que le cinéma d'animation est un cinéma beau esthétiquement mais vide dans la réflexion.Le débat qu'a lancé Cé va, comme plusieurs l'ont remarqué, plus loin que du simple débat (ou plutôt le débat simpliste): animation/prise de vue réel qui selon moi n'a pas lieu d'être car, bien que différent, l'un n'est pas opposé à l'autre. Je pense en effet, que le débat est plus la fameuse bataille entre le cinéma intelligent et le cinéma populaire. Cette fameuse bataille ne doit, je pense, pas en être une. En effet, si le cinéma se doit (d'essayer au moins) d'être intelligent, l'art se doit (d'essayer au moins) d'être universelle. Par ailleurs, le cinéma est un art. (Je vous invite à lire notamment la lettre ouverte de Cédric Klapish au Président:
http://www.sounddesigners.org/index.php ... pic&t=4412). Le cinéma d'animation se doit donc d'être, comme le cinéma en prise de vue réel, un cinéma populaire et intelligent.
Aïe! Pas facile d'allier les deux, et nous avons pu voir dans les différentes réponses au message de cé que la plupart des films d'anim intelligent n'étaient pas connus du grand public, exception au film de ses dernières années (Valse avec Bashir et Persepolis) qui ont su allier film intelligent (cela peut-être contesté, car ces films ne sont pas parfait mais nous ne pouvons pas nier l'intention et la recherche pour essayer faire un film intelligent). Cé s'énerve justement que les journalistes viennent enfin à se dire que le cinéma d'animation peut-être lui aussi un cinéma intelligent, mais au contraire je pense que nous devrions s'épanouir que le "grand public" ouvre enfin les yeux sur un cinéma qui d'habitude est un cinéma dit "intellectuel".
(Je rejoins Cé cependant sur le fait que les journalistes sont normalement censé faire découvrir des choses alternatifs au spectateur et non pas se rendre compte en même temps que "le grand public" qu'il existes des choses alternatives, j'emploie le mot chose, car ce qui est vrai pour le cinéma l'est aussi pour beaucoup d'autres choses. Cependant, aujourd'hui le journaliste, doit comme le fait la TV, couvrir un événement et non plus le révélé. Le problème est aussi que le journalisme est régie par l'économie du marché, ce qui est aussi une bonne chose mais qui a aussi des effets pervers à savoir n'être dicter que par la loi du marché et écrire pour ce que le peuple veut entendre. Le peuple veut entendre ce qu'il sait, pour se sentir moins seul.)Si le cinéma n'était pas reconnu jusqu'alors comme un cinéma qui peut-être intelligent et populaire, à qui la faute ?
Nous aimerions tous mettre un nom, trouver un bouc émissaire, mais nous savons bien tous que la faute ne réside pas dans une personne mais elle est le fruit d'un collectif échec individuel. Une citation dit que une société (ou un homme) se juge à sa capacité à traiter les mal aimés. Blâmer les journalistes, ou même les distributeurs ne seraient pas faire avancer les choses, d'une part car ça serait faire offense (comme certains journalistes ont fait offense à de nombreux films intelligents en disant que le cinéma d'animation pour adulte venait de naître avec Persepolis) à de nombreux journalistes et diffuseurs qui se battent chaque jour pour essayer d'éduquer les masses populaires au cinéma intelligent et notamment au cinéma d'animation intelligent. De plus, si certains journalistes et diffuseurs ne promouvoient pas ce genre de films c'est peut-être aussi qu'eux même n'ont pas été éduquer à ce cinéma et ne connaissance tout simplement pas ces films. Depuis quand le manque de connaissance est-il condamnable ? Le condamner serait à mon sens, une grave erreur, et il faudrait me jeter en prison (je pense aussi les prisons seraient pleine, et que par la même occasion les écoles seraient vides, ce qui est paradoxale à l'effet que nous recherchions). Mais alors que faire ? Essayer encore d'éduquer ces journalistes et ces distributeurs, qui ce sont rendu compte que cinéma d'animation ne rimait pas forcément avec enfant (ce qu'est arriver à faire, un peu, Valse avec Bashir et Persepolis).
D'autres parts, si les diffuseurs et les journalistes ont fauté (je ne sais pas si c'est français mais la formule me convient mieux que "sont fautifs"), je pense qu'il ne faut pas faire d'eux des boucs émissaires. Ce ne seraient pas aider le cinéma intelligent. Au contraire, je vais remettre ceux qui ne risque peut-être pas d'être remis en cause sur ce forum les techniciens, les scénaristes et les réalisateurs. Cette critique s'adresse aussi et surtout à mon cas étant étudiant scénariste et réalisateur.
Peut-être est-ce un cliché, mais souvent quand je parle avec des étudiants en animation, leur objectif est souvent d'intégrer une grosse major du type DreamWorks, Pixar, Walt Disney, et compagnie (bref des étudiants qui suivent le chemin pré-établi), et trop peu (pour ne pas dire pas) à mon goût ont l'ambition de prendre une pelle et faire leur propre chemin avec un cinéma qui les ressemblent. Il est vrai qu'il n'est pas facile d'avoir la maturité de le faire, ni même la force de conviction de prendre le risque de faire des sacrifices financier.
L'autre critique que j'aimerais faire est celle des techniciens qui réalisent leur propre film. Je ne suis pas de ceux qui dise qu'un technicien est un technicien et ne peut pas devenir un réalisateur. Cependant, si un technicien réalise un film, il ne doit pas le faire avec des motivations de technicien mais avec celle d'un réalisateur. Si ce n'est pas le cas, le technicien doit accepter et revendiquer son film en tant que film expérimental (dans le sens expérience).
Ce dernière argument me permet de remonter plus près de la source du problème, car si les techniciens s'inventent un rôle de réalisateur, c'est souvent par défaut. Défaut, des réalisateurs qui ne portent pas de vrai projet avec une vrai ambition de réalisation. Défaut, aussi des scénaristes qui n'écrivent pas des scénario avec une vrai réflexion sur leurs travaux. Défaut, à ces producteurs qui ne tentent pas le pari de produire des films qui seront plus difficile à défendre devant les institutions. Défaut, aux financiers qui ne font pas confiance à un cinéma intelligent qui peut sortir du cliché "intello" pour être à la fois intelligent et populaire. Défaut, donc à tous ceux qui font vivre le cinéma.
Le problème que nous abordons là est comme je l'ai dit précédemment le fruit collectif de nos défaillances individuels.Si je ne suis pas en mesure de parler au nom de tous, j'aimerais au moins parler au nom de moi même. Si je n'arrive peut-être pas à faire des films aussi bon que certains le souhaite, cela ne vient pas du talent que je n'ai ou que je n'ai pas, (que je n'ai pas d'ailleurs car je ne crois pas au talent) c'est peut-être aussi que je n'ai pas reçus l'éducation nécessaire pour être sensible à diverses choses. Les scénarios que j'ai écrit il y a 3 ans sont une catastrophe quand je les relis aujourd'hui. Je me remets compte à quel point ils sont manichéen et que l'utilisation que je faisais de la voix-off ne permettait pas la réflexion, au contraire de l'effet que je voulais, il dictait ma pensée. Cependant les scénarios que j'écris aujourd'hui ne sont pas eux aussi dénudé de reproches (loin de là) mais si je peux me rendre compte de l'évolution que j'ai faite en 3 ans, c'est grâce à tous ces gens qui ne m'ont pas jugé mais qui ont essayer de me montrer là où ce que je faisais n'allait pas. Finalement la source de mon problème à savoir que je n'arrive pas à faire des films aussi populaire et aussi intelligent que je ou d'autres voudraient vient de ma solitude, solitude qui ne me permet pas de voir autrui.