Oui je crois qu'il faut être de mauvaise foi pour ne pas croire que le piratage nuit à la rétribution des auteurs et artistes.
Je ne suis pas le dernier à pirater mais je reconnais le problème même s'il n'est pas clairement étayé dans un sens ou dans l'autre par des études sérieuses et impartiales.
Néanmoins, n'est-il pas vrai que ceux qui téléchargent à outrance n'achèteraient de toute façon pas la moitié des trois quarts de ce qu'ils ont téléchargé et n'en regarderont ou n'écouteront jamais les trois quarts de la moitié ou presque ? Comme il est également vrai que souvent les gros téléchargeurs sont de gros acheteurs.
Le piratage a toujours existé. Oui, quand j'étais jeune, j'achetais un vinyl (en général low price à 30 balles) pour 10 ou 20 k7 que je copiais. Le rapport devait être à peu près le même qu'aujourd'hui mais il se faisait sur des volumes beaucoup moins importants. Le marché du film et du disque a explosé. Pirates ou acheteurs, on est aujourd'hui des gros consommateurs.
Mais le problème à mon avis c'est surtout aussi que les acteurs de ces marchés sont devenus beaucoup trop nombreux. Combien de films, combien de musiciens aujourd'hui ? Le monde de la musique et des films produit beaucoup plus que ce que les consommateurs peuvent absorber, piratage ou pas. Et cela quelque soit le prix d'une place de ciné, de concert ou d'un dvd ou d'un cd. On est gavés comme des oies, pirates et clients pareils. C'est l'overdose.
Alors, il est temps que le marché se régule d'une façon ou d'une autre.
Et hadopi n'est pas la solution. hadopi c'est avant tout le mal car c'est big brother.
Il faut commencer par revoir à la baisse le volume d'oeuvres musicales et cinématographiques que le public peut raisonnablement absorber. Et, si possible, lui offrir une offre de qualité. Tout le monde ne peut pas être musicien ou cinéaste. Tout le monde ne peut pas en vivre. Voyez l'exemple de la bd par exemple qui souffre beaucoup moins du piratage. Combien d'auteurs de bd vivent réellement de leur art face à l'ampleur de l'offre ? Des milliers d'album par an, peu de best sellers.
Puis, il faut proposer au public des produits de qualité et pas du jetable. C'est le jetable qui favorise le piratage. Vite vu ou entendu, vite oublié. A quoi bon dépenser pour cette m... ? C'est du marché artificiel ça. C'est la société de consommation moderne qui repose en réalité sur du vent. On vent de la m... en boite à grand coup de pubs racoleuses. Vu à la télé. Starac et cie. C'est artificiel et ça tient pas la route. D'ailleurs, les neuf dixièmes du téléchargement illégal se fait sur des blockbusters oubliés et délaissés avant 6 mois d'existence. On pirate pas beaucoup Bergman ou Fellini. Par contre même le seigneur des anneaux ou Matrix sont déjà complètement has been. On a des centaines de films et de musiques sur nos disques durs qui dorment à jamais. C'est clair que si on les avait achetés, ça aurait fait la fortune de leurs auteurs. Mais à quoi bon ? C'est du jetable. Ça fait la fortune des fabricants de cd inscriptibles, de disques durs et de lecteurs de dvd. Ah comment ? C'est les mêmes que ceux qui produisent les artistes ? Ah bon ? Bin tant mieux pour eux alors, il récupère de la main gauche ce qu'ils perdent de la main droite. Ah oué. Pas con ! Mais les artistes eux ? Ils fabriquent pas d'Ipod eux ? M... alors...
Du coup, je suis moi aussi favorable à des systèmes de rénumération en amont par des organismes ou systèmes d'aides avec toutes les précautions qui s'imposent pour garantir une liberté d'expression qui ne soit pas muselée ou inféodée à un tel système. L'exemple de Cuba en la matière doit être riche d'enseignements (dans un sens comme dans l'autre d'ailleurs : capacités offertes à l'artiste de s'exprimer et limites de sa liberté d'expression).
Et puis rematérialisation de l'offre en effet : concerts, merchandising, collectors, séries limitées, coffrets prestiges, dédicaces... : une mèche de cheveux de l'artiste ou une corde de guitare ou son slip...
