pandami a écrit:Pour ce qui est de Nuisible, tout pareil, y a des fois, un choix de jury ça a beau être subjectif, j'arrive pas à accepter!
Mais je comprends pas,
Nuisible(s) c'est une bande-démo en fait, non ?
Bah c'est d'abord un film d'école. Et pas n'importe laquelle.
La question, c'est de savoir pourquoi ce film se retrouve là. Que des étudiants conçoivent un tel film n'est, en soi et dans leur cadre d'études, pas vraiment le problème.
Ce qui est "amusant" c'est de voir à quel point les films réalisés dans ces conditions contiennent toute l'idéologie de la structure pédagogique qui les a encadré. Le terme "bande démo" est ironiquement et malheureusement adéquat.
ArtFX est une de ces nouvelles écoles privées qui ont fleuri ces 10 dernières années. Elles écument beaucoup de monde et à des tarifs assez importants. Leur crédo (alibi?) est la professionnalisation absolue. Elles ne revendiquent pas une approche de la réalisation par la pensée, mais plutôt par un "savoir faire" lié à des outils et donc des modèles technologiques. L'affichage des logos de marques à la fin du film revendique cette approche.
J'ignore dans quelle catégorie il a été montré. Mais qu'un prix SACD, intimement relié au texte, au scénario, à l'écrit et à la pensée, récompense un tel travail, est une vraie (mauvaise) surprise.
Voilà l'exemple typique d'une confusion qui règne de plus en plus concernant le statut des oeuvres produites. C'est ça qui est embêtant.
Désolé mais ce film n'en est pas un. Ce n'est pas un travail d'Animation non plus. Ce n'est pas une fiction (au sens narratif) et pas un travail de recherche.
Peut être tout au plus un boulot-exercice d'étudiant lié à un banal contrôle des connaissances dans une école des techniques de l'image....(?)
Donc, la question s'adresse prioritairement à ceux qui décident en aval (festivals et jurys): que vient faire un tel objet dans un festival de Cinéma?
Car c'est à cet endroit précis que se joue cette confusion.
Mais il y aussi quelque chose de très discutable, quant à l'opportunité pour une école de ce type, de faire croire à des étudiants qu'ils vont aussi être des metteurs en scène parce qu'ils vont apprendre à maîtriser une RED, une méthode d'incrust, ou la suite Adobe....j'appelle ça une escroquerie intellectuelle. Pourquoi ne pas se contenter de former des techniciens? de futurs collaborateurs avec un savoir faire?.. c'est déjà énorme. On dirait que seul le statut de réalisateur doit être crédible et alléchant. Et que tout le reste n'est pas assez "noble".
Quand on voit le travail qui est nécessaire et qui est accompli par La Poudrière qui revendique très justement, la formation de réalisateurs-trices. On y enseigne le regard et la culture de l'image, le scénario et la pensée cinématographique au sens large. L'enjeu y est vraiment la mise en scène, le scénario et l'aptitude à mettre en place un vrai projet de film.
Le résultat se lit à l'écran. pas besoin de longs discours. On regarde "Chroniques du pont" et "Nuisibles"... et on a vite fait de comprendre dans quel contexte ils ont été pensés.
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