Alexeïeff Alexandre
Avery Tex
Back Frédéric
Bartosch Berthold
Borowcyk Walerian
Bowers Charley
Bozzeto Bruno
Bretislav Pojar
Burton Tim
Cavandoli Osvaldo
Cohl Emile
Disney Walt
Driessen Paul
Fischinger Oskar
Fleischer Dave et Max
Gratz Joan
Grimault Paul
Hebert Pierre
Hodgson Jonathan
Iwerks Ub
Jones Chuck
Kamler Piotr
Kentridge William
Kircher Athanasius
Koutsky Pavel
Laguionie Jean-François
Laloux René
Lasseter John
Leaf Caroline
Lord Peter
Lye Len
Marey Etienne-Jules
McCay Winsor
McLaren Norman
Miailhe Florence
Miyazaki Hayao
Mulloy Phil
Norstein Youri
Ocelot Michel
Park Nick
Plympton Bill
Purves Barry
Quay Stephen et Thimoty
Reiniger Lotte
Reynaud Emile
Rouxel Jacques
Schwitzgebel Georges
Servais Raoul
Smith Kathy
Sproxton David
Svankmajer Jan
Takahata Isao
Tezuka Osamu
Trnka Jiri
Yamamura Koji
Zeman Karel

 




Nom : Alexandre Alexeïeff
Nationalité : Français d'origine russe

Dates : Né le 5 août 1901 à Kazan (Russie), mort en 1982 à Paris (France)
Techniques : Gravure animée, l'écran d'épingles, la totalisation

alexeieff alexeieff

L'enfance et la jeunesse russe d'Alexandre Alexeïeff nourrissent son imaginaire.

Alexandre Alexeïeff passe la majeure partie de sa jeunesse à Constantinople où son père est attaché militaire. La mort de son père en 1906 pousse la famille à s'installer à Saint-Pétersbourg jusqu'à ce que la révolution en 1917 les disperse. Dès qu'il le peut, Alexandre Alexeïeff s'engage dans la marine tsariste puis finalement décide de fuir la Russie et à vingt ans, s'exile en France à Paris. C'est là que sa passion pour l'illustration et l'animation commence. Après avoir travaillé comme dessinateur, costumier ou décorateur pour Gaston Baty, Louis Jouvet, Georges Pitoëff, les Ballets Russes et les Ballets Suédois, Alexandre Alexeïeff illustre de nombreuses œuvres d'auteurs célèbres tels que Gogol, Pouchkine, Dostoïevski, Poe, Baudelaire, Malraux et Maurois... Dans ses créations, Alexandre Alexeïeff s'affirme comme un formidable graveur maîtrisant des techniques variées : xylographie, lithographie, eaux fortes, aquatinte.

La rencontre d'Alexandre Alexeïeff avec Claire Parker sera déterminante.

A Paris, Alexandre Alexeïeff rencontre une femme exceptionnelle, qui deviendra sa femme, Claire Parker. Fille d'une riche famille américaine, Claire Parker est en voyage en Europe où elle étudie les arts quand elle rencontre le bel exilé russe. Couple fusionnel, Claire Parker et Alexandre Alexeïeff partageront tout, amour et travail, et ensemble ils créeront une œuvre qui marquera à jamais l'histoire du cinéma d'animation. C'est en 1931 qu'ils inventent l'écran d'épingles, procédé qui permet de réaliser des "gravures" animées et qui sera breveté au nom de Claire Parker. Cette même année un cinéaste d'animation tchèque installé en France, Berthold Bartosch, sort un film qui aura une grande influence sur leur travail, notamment dans son rapport si particulier à la lumière : L'Idée.

Avec l'écran d'épingles, Alexandre Alexeïeff et Claire Parker réalisent un chef-d'œuvre : Une nuit sur le mont Chauve.

Avec l’écran d’épingles, Alexandre Alexeïeff et Claire Parker innovent et rompent avec tous les procédés d'animation connus à l'époque. L'écran d'épingles est un tableau de 1,30m sur 1m sur lequel Alexandre Alexeïeff et Claire Parker peuvent enfoncer jusqu’à 500.000 épingles. La pénétration plus ou moins profonde des épingles dans le support de l'écran leur permet, grâce à un éclairage latéral, de faire surgir différentes nuances de gris avec lesquelles ils modèlent des formes comme le ferait un graveur. Ils réalisent alors une prise de vue puis changent la profondeur de certaines zones épinglées et, ce faisant, introduisent de nouvelles nuances de gris qui créent une évolution de la forme dessinée. Alexandre Alexeïeff et Claire Parker prennent alors une nouvelle photographie et ainsi de suite au rythme de douze images photographiées pour chaque seconde d'animation. Cette technique permet d'imiter parfaitement la sensation d'une gravure qui s'animerait, c'est pourquoi on a souvent parlé à son propos de gravure animée même si ce n'est pas le cas à proprement parler contrairement à la peinture animée, par exemple, qui, elle, est réellement animée.

Alexandre Alexeïeff et Claire Parker utilisent ce procédé pour la première fois en 1933 pour animer leur premier film commun, "véritable" gravure musicale animée intitulée Une nuit sur le mont Chauve qui demeure à ce jour un des sommets du cinéma d'animation tant du point de vue technique qu'artistique. Cette sarabande nocturne emprunte à Goya et Rembrandt pour la magie du traitement des clairs obscurs mais avec une audace de point de vue qui, quatre-vingts ans plus tard, n'a rien perdu de son audace ni de sa pertinence.

L'écran d'épingles d'Alexandre Alexeïeff et Claire Parker n'aura quasiment pas de postérité en dehors de leur œuvre.

Malgré leurs efforts pour en transmettre la technique, l'écran d'épingles d'Alexandre Alexeïeff et Claire Parker n'a quasiment aucune postérité au-delà de leurs propres œuvres à l'exception de deux films de Jacques Drouin, Le Paysagiste et L'heure des anges. Pour ce dernier film, Jacques Drouin s'est associé à Bretislav Pojar et ensemble ils ont adapté la technique du "cinéma épinglé" à la couleur…

La profonde volonté de transmission d'AlexandreAlexeïeff et Claire Parker les conduira à enseigner leur technique du "cinéma épinglé" dans un documentaire réalisé par un autre grand maître du cinéma d'animation, Norman Mc Laren. Dans deux autres documentaires, A propos de Jivago et L'écran d'épingles, ils détailleront également le fonctionnement de leur invention. L'ensemble des films d'Alexandre Alexeïeff et Claire Parker utilisant l'écran d'épingles demeurent inspirés d'œuvres du 19e siècle, du cinéma des années 1920 et 1930 ainsi que des souvenirs de l'enfance russe d'Alexandre Alexeïeff.

Les créations expérimentales d'Alexandre Alexeïeff et Claire Parker furent utilisées par la publicité.

Chercheurs infatigables, Alexandre Alexeïeff et Claire Parker ne se limitent pas à leur prodigieuse invention de l'écran d'épingles et, loin de la production des studios, ne cessent d'innover durant plus de vingt ans. A partir de 1935, et plus encore à partir de 1951, leur travail expérimental est très utilisé pour des publicités (Renault, Esso, les biscuits Brun, etc). Pour ces publicités, Alexandre Alexeïeff et de Claire Parker développent une technique nouvelle et personnelle : la "totalisation" (ou méthode du pendule composé) qui permet de réaliser des trucages et des jeux de lumières créés par des objets contrôlés par des pendules ! De même, l’introduction de la couleur dans différentes méthodes d’animation des objets viendra encore enrichir leur travail.

Alexandre Alexeïeff est aussi un précurseur de certaines découvertes mathématiques et un adepte des nouvelles technologies. Dès 1950, il est attentif aux découvertes en informatique dont il saisit immédiatement les potentialités artistiques.

Durant des années, le machisme ambiant a attribué à Alexandre Alexeïff seul l'œuvre du couple, cantonnant Claire Parker au rôle de simple assistante dévouée (ce qu'elle fut aussi…). Mais les travaux les plus récents sur leur œuvre tendent à prouver qu'il s'agit bien d'un travail commun issu d'une alchimie mystérieuse entre deux êtres. Ils furent un couple absolu et magnifique, leur vie fut une fusion et il ne nous appartient pas de les séparer dans l'exégèse en attribuant à l'un ou l'autre tel ou tel pan de leur œuvre commune… Admirons-les ensemble pour l'œuvre exceptionnelle à laquelle leur rencontre a donné naissance.


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puceDVD

Alexandre Alexeïeff, le cinéma épinglé

DVD Alexandre Alexeïeff

www.chaletfilms.com
www.heeza.fr
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puceLIVRES DE RÉFÉRENCE

Alexandre Alexeïeff, itinéraire d'un maître (Dreamland édition)

www.amazon.fr _____________________________________________________________________________

puceSITES EN FRANÇAIS

http://fr.wikipedia.org
www.cinedoc.org
www.kinoglaz.fr
www.nfb.ca/animation
www.russie.net/cinema

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puceSITES EN ANGLAIS

http://en.wikipedia.org
http://oasis.harvard.edu
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puceFILMS SUR LE WEB

http://www.youtube.com _____________________________________________________________________________

puceDISTRIBUTEUR DES FILMS

Cinédoc - Paris Films Coop
18 rue Montmartre, 75001 Paris
Métro : Les Halles
Tél : 01 42 33 10 64
Fax : 01 42 33 63 35

www.cinedoc.org

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puceFILMOGRAPHIE

Une nuit sur le mont Chauve (1933)
La belle au bois dormant (1935)
L'Orchestre automatique (1936)
Parade des Sools (1936)
Etoiles Nouvelles (1937)
Balatum (1938)
Huilor (1938)
Les oranges de Jaffa (1938)
En passant (1943)
Chants populaires nº 5 (1944)
En passant (1946)
Essais Pendulaires (1951)
Fumées (1951)
Masques (1952)
Nocturne, pour Ultra therma (1954)
Les Rimes, pour Les Biscuits Bruns (1954)
Pure Beauté, pour Monsavon (1954)

La sève de la terre, pour Esso (1955)
Quatre temps (blizzard) (1956)
Bain d'X, pour Bendix (1956)
Osram (1956)
Cocinor (1957)
100%, pour Nescafé (1957)
Constance, pour l'Oréal (1958)
Anonyme (1958)
Etudes de Solides Illusoires (1960)
À propos de Jivago (1960)
Divertissement (1960)
Automation, pour Renault (1961)
Le Procès (1963)
Le nez (1963)
L'eau, pour Evian (1966)
Tableaux d'une exposition (1972)
Trois thèmes (1980)

 

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Nous avons fait de notre mieux pour être le plus complet possible sur ce cinéaste mais si vous disposez d'informations complémentaires, merci de nous en faire part. Nous aurons à cœur de les mettre en ligne pour participer à faire connaître son œuvre.

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Fred Joyeux pour fousdanim

Crédits photos DR